La Fédération nationale des associations des cafés, restaurants et unités touristiques du Maroc s’oppose à la procédure de saisie des comptes bancaires et des actifs commerciaux des professionnels, et fait un plaidoyer dans ce sens.
La barre des 8 millions de touristes a été franchie le 31 décembre. L’évènement sera fêté en grande pompe à Marrakech cette semaine. Ainsi, le Maroc a réalisé une croissance de + 7% à fin 2008. Ce qui est un bon score compte tenu de la conjoncture économique internationale et des prévisions revues plusieurs fois à la baisse par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Initialement, ces dernières ne devaient pas dépasser les 5%. A l’échelle mondiale, celles-ci étaient de 2% pour l’année 2008.
Force est de constater que, comparé à ses principaux concurrents, le Royaume s’en tire très bien. A titre d’exemple, à fin octobre, la Tunisie a enregistré une évolution de 3,4%. Le Maroc fait un peu mieux en termes de croissance (soit 6,3%) sur les dix premiers mois. Mais en termes de recettes, il dépasse de loin la Tunisie. Seules l’Egypte et la Turquie ont fait mieux que le Maroc l’année dernière. L’Egypte a réalisé une croissance de 18% à fin octobre. La destination a surtout profité de l’effet du billet vert. La Turquie a pour sa part enregistré une croissance de 10% sur les 10 premiers mois de l’année 2008. Toutefois, ces performances sont en baisse par rapport à 2007, jugée exceptionnelle. Pour leur part, l’Espagne et Chypre affichent un trend baissier, soit respectivement -1,4 et -6% en 2008.
Pour 2009, les prévisions de l’OMT tablent sur une stagnation (zéro) pour le secteur. Mais, le ministère du Tourisme marocain se veut rassurant. La stratégie mise en place a pour objectif de faire mieux que la moyenne internationale. Ainsi, le département de Boussaïd vise au moins une croissance de 3% en 2009. Un pari difficile aujourd’hui. En effet, les professionnels ainsi que l’Observatoire annoncent une forte récession économique aux Etats-Unis et en Europe, principaux marchés émetteurs de touristes envers le Maroc. Parmi eux, la France qui arrive en tête, suivie de l’Espagne, l’Allemagne. Le Royaume-Uni, en net recul, se maintient en quatrième position. L’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, la Scandinavie et les Etats-Unis ferment la marche.
Le challenge pour le Maroc, cette année, est de convertir les revers de la crise en opportunités. Il s’agit non seulement de maintenir les acquis mais aussi de prospecter de nouveaux marchés.
Le monde compte quelque 900 millions chaque année. Plus de la moitié est issue des pays européens. Par conséquent, la destination Maroc doit se faire plus offensive et grignoter des parts à ses concurrents. C’est dans cet esprit justement que s’inscrit le Cap 2009. L’ambition pour l’ONMT est de conquérir de nouveaux touristes, notamment en Europe de l’Est, Russie, Moyen-Orient et Asie. Cap 2009 devra appuyer la stratégie nationale. Ce plan anticrise vise aussi à contrer le marasme qui commence à s’installer dans les principaux pays émetteurs. Au programme, une batterie de mesures qui seront déployées via les plans régionaux élaborés par les Centres régionaux du tourisme conformément aux orientations de la vision nationale du gouvernement et de l’ONMT.
Autre objectif et non des moindres, stimuler la demande du tourisme national à travers des offres et packages mieux adaptés (hôtellerie, aérien, loisirs...). Désormais, le touriste national n’est plus considéré comme « un bouche-trou » mais un client à part entière avec ses spécificités et ses exigences. D’ailleurs, professionnels et institutionnels misent beaucoup sur cette niche pour augmenter les recettes. Une vaste opération de promotion sera lancée pour doper l’offre interne. A cet effet, le gouvernement a mis la main à la poche en octroyant une enveloppe de 50 millions de DH, au titre de la loi de Finances 2009.
MRE, de vrais touristes ?
Parmi les 8 millions de touristes, un peu moins que le tiers proviendrait de la communauté marocaine résidant à l’étranger. Du coup, de nombreux observateurs minimisent les chiffres avancés. Or, selon les professionnels, « l’erreur est de considérer que la clientèle MRE est acquise ». Ce qui est complètement faux. Mis à part les émigrés de 1re et 2e générations qui viennent régulièrement au Maroc pendant les vacances, ceux des 3e et 4e générations sont généralement des Européens à part entière.
« Contrairement aux idées préconçues, ce n’est plus une clientèle acquise. Ils sont séduits et sollicités par les TO autant que les touristes étrangers », explique un responsable au département du Tourisme. Et d’ajouter que les nouvelles générations de MRE ont soif de découvrir le monde et sont traquées au même titre que les Européens de souche. Elles cèdent facilement aux offres de séjours à prix concurrentiel en Egypte, Tunisie, Espagne, Portugal, Turquie... Pour preuves, le matraquage publicitaire et les rabais offerts tout au long de l’année dans les principales villes européennes. La nouvelle vision consiste à considérer les touristes MRE comme étant une nouvelle génération de touristes. D’où l’effort de les séduire constamment par des packages adaptés à prix avantageux. Car ils sont exigeants au même titre que la clientèle européenne, sinon plus.
Source : L’Economiste - Amin Rboub
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