« Nous sommes désolés d’avoir été contraints de suspendre toute relation avec l’Union européenne jusqu’à ce que soient éclaircies les raisons qui ont motivé ces intérêts juridiques », a déclaré le Chef du gouvernement Abdelilah benkirane juste après sa rencontre avec l’ambassadeur de l’UE à Rabat, Rubert Joy.
« Ces choses doivent être claires pour les Européens : nous ne cherchons pas à nous immiscer dans leur justice, mais ils devraient réévaluer tous les paramètres du fait que c’est une cause géostratégique », a poursuivi Benkirane, en attendant, dit-il que « le Maroc a les garanties qu’il sera l’allié principal de l’UE au niveau des décisions judiciaires qui concernent la région ».
Pour le Chef du gouvernement, « la cause du Sahara pour le royaume du Maroc n’est pas une cause commerciale », soutenant que le pays « est un allié sincère et fidèle aux pays européens depuis la sortie du pays de l’époque coloniale ».
Dans un communiqué publié hier, jeudi, le ministère de la Communication a pour sa part exprimé « son refus catégorique de la décision de la Cour de justice européenne » tout en dénonçant la nature politique de la décision.
« Tout contact avec un établissement européen sera suspendu, à l’exception des échanges au sujet du recours relatif à l’accord agricole », est-il écrit, annonçant la création « d’une délégation constituée de membres des ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de l’Agriculture et la pêche maritime » afin de suivre de près l’évolution de ce dossier et de « proposer des démarches pouvant être adoptées afin de protéger les intérêts nationaux légitimes ».
Le 10 décembre dernier, la Cour de Justice de l’Union européenne a annulé l’accord agricole entre le Maroc et l’Europe car il « ne présentait pas les garanties nécessaires pour que les ressources de la région du Sahara profitent aux habitants locaux ». Le Conseil de l’UE a décidé de faire appel la semaine dernière, deux mois et demi après cette décision.