Le Maroc bénéficie involontairement d’une certaine "antériorité" de la menace terroriste et d’une légitimité dans sa réponse sécuritaire, et ceci, au prix de nombreuses vies sacrifiées sur son propre territoire. Au regard de ces 25 dernières années, marquées par plusieurs attentats," on comprend les raisons et la manière avec laquelle il a dû redimensionner sa stratégie sécuritaire pour faire face à la menace terroriste ", a indiqué Emmanuel Dupuy.
De l’avis de l’expert, ces événements ayant endeuillé les deux rives de la Méditerranée, reflètent les dures épreuves traversées par le Maroc, pour parvenir à cette " maturité ", surtout acquise grâce à l’expérience dans la collecte du renseignement, principalement de nature humaine et par l’intermédiaire des outils d’anticipation qu’il a mis en place et sa capacité de captation des signaux faibles.
Sans oublier le modèle marocain d’un islam du " juste milieu ", stable et pondéré, la référence " structurante " qui représente le statut de Mohammed VI, comme Roi chérifien du Maroc, " Commandeur des croyants ", et " président du Comité Al-Qods", et bien d’autres éléments qui participent à cet enthousiasme à l’international pour l’exemplarité marocaine, consistant un enjeu de la coopération franco-marocaine en matière de terrorisme.
En dehors des efforts consentis jusque-là, il faudrait s’assurer que cette " hyper-coordination" ne mène pas à d’éventuelles fuites mettant en péril tout le système, a-t-il ajouté. Par ailleurs, la " centralité " de l’accès et du traitement de données est déjà au cœur d’une réflexion des autorités marocaines, dans le cadre du processus de régionalisation avancée initiée au Maroc, depuis le discours du Roi Mohammed VI, du 9 mars 2011. Le Maroc a d’ailleurs pris résolument la voie de la " décentralisation sécuritaire ", a-t-il conclu.