Les Marocains ont acheté moins de logements en Espagne en 2022
Les Marocains font partie des étrangers qui ont moins investi dans l’immobilier en Espagne au cours de l’année écoulée.
Photo : Rachid Tniouni - TelQuel
L’accès au logement des jeunes est un problème récurrent au Maroc, en Espagne et dans la plupart des pays méditerranéens. C’est ce que révèle une étude publiée par le Centre de politique économique Esade et la Fondation Friedrich Naumann.
Les jeunes « du sud de l’Europe et, en règle générale, de l’arc méditerranéen », nés entre 1980 et 2005, éprouvent des difficultés à accéder au logement, révèle l’étude qui analyse la situation au Maroc, en Espagne, en Italie, au Portugal, au Liban, en Tunisie et en Jordanie. Sans emploi et ayant des ressources limitées, ces jeunes âgés de 18 à 34 ans ont souvent besoin du soutien de leurs proches pour acheter un logement. En Espagne, 26,5 % des jeunes de moins de 35 ans vivent encore chez leurs parents, un taux supérieur aux 23 % au Portugal, mais inférieur aux 29,5 % en Italie ou aux près de 50 % en Tunisie, note l’étude.
« En Espagne, seuls 30 % des jeunes se considèrent capables de faire face aux urgences économiques, tandis que 40 % ont des difficultés à épargner à court terme », indique l’étude, précisant que peu de jeunes de 25,3 ans en moyenne parviennent à acquérir un logement. Et la tendance ne risque pas de s’inverser dans les deux prochaines années. La plupart des jeunes sondés ne se voient pas devenir propriétaires d’une maison d’ici cette échéance. « En Espagne, 39 % estiment que la possibilité de devenir indépendant dans les deux prochaines années est faible ou très faible, tandis que 31 % estime que la probabilité est élevée ou très élevée », souligne le document.
À lire : Aides au logement au Maroc : conditions et modalités d’octroi
À long terme, les perspectives semblent plus encourageantes. « En étendant l’horizon à cinq ans, plus de la moitié des jeunes (un peu plus de 50 %) estiment qu’il est probable qu’ils seront émancipés », souligne l’étude. Le think-tank Esade et la Fondation Friedrich Naumann, auteurs de l’étude, ont fait des propositions de réponse à ce problème. En premier lieu, ils invitent les autorités à davantage investir dans le logement. « Les gouvernements devraient allouer des budgets plus importants au développement de logements. En augmentant directement l’offre de logements sociaux, en particulier pour les ménages à revenus faibles et moyens, la disponibilité peut être améliorée et la pression sur l’offre réduite », estiment-ils.
Les auteurs appellent aussi à offrir des incitations fiscales au secteur privé pour réaliser des logements abordables. « Le renforcement des partenariats public-privé peut aboutir à des projets de logement plus vastes qui desservent un public plus large. L’établissement de cadres clairs pour ces partenariats, garantissant la transparence et les avantages mutuels, peut entraîner une augmentation significative de l’offre de logements », insistent-ils, exhortant les classes politiques et les sociétés dans leur ensemble à se donner la main pour relever ces défis, car « les jeunes représentent l’avenir d’un pays ».
Aller plus loin
Les Marocains font partie des étrangers qui ont moins investi dans l’immobilier en Espagne au cours de l’année écoulée.
La ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Fatim Ezzahra El Mansouri, a présenté vendredi, lors d’une conférence de...
Aux Pays-Bas, les Marocains de deuxième génération ayant un ou deux parents étrangers, héritent plus souvent du risque de pauvreté de ces derniers, selon une étude du Bureau...
Trouver un logement social est presque une mission impossible pour les jeunes à Amsterdam, notamment d’origine marocaine. Faute de mieux, certains continuent, malgré eux, de...
Ces articles devraient vous intéresser :