
Depuis la promulgation de la nouvelle loi « asile et immigration » en France, les expulsions sous OQTF visent désormais plusieurs catégories d’étrangers autrefois protégées par la loi.
Ils réfutent catégoriquement la qualification de « beur de service », mais déplorent la frilosité de leurs formations respectives : les Français d’origine maghrébine candidats aux législatives se comptent encore sur les doigts de la main.
« Le beur n’est pas un produit commercial par les temps qui courent », assène Karim Zeribi, candidat du Pôle Républicain dans la quatrième circonscription de Marseille, dont l’investiture ne s’est pas faite sans mal. « Il y a eu des réticences au niveau local, peut être parce que je suis jeune, ambitieux, d’origine maghrébine... », raconte-t-il.
Pour Karim Zeribi, les partis n’ont pas su répondre « au formidable besoin de représentation et d’existence civique » manifesté par les jeunes issus de l’immigration, et exacerbé par la percée de l’extrême droite au premier tour de la présidentielle.
Bariza Khiari, candidate PS dans la XVe circonscription de Paris, ne dit pas autre chose. « Au PS, il y a deux candidats d’origine maghrébine. C’est un scandale », s’insurge-t-elle. Mme Khiari estime que « la gauche a failli » sur ce point : « Je constate qu’il n’y a pas de promotion pour beaucoup de gens pourtant formidables issus de l’immigration. C’est souvent à la base que cela bloque, mais c’est aussi à la direction nationale de prendre ses responsabilités ».
« C’est vrai qu’il n’y a pas assez d’élus beurs. Mais attention, on ne va pas nommer quelqu’un uniquement parce qu’il est issu de l’immigration maghrébine », ajoute Lynda Asmani, l’unique candidate UMP d’origine maghrébine, candidate dans la XXe circonscription de Paris. Pour elle, en matière d’immigration et d’intégration, « la droite est en train de faire la révolution culturelle que tout le monde attendait à gauche ».
« Les avancées en matière d’immigration sont à gauche et pas à droite », rétorque Adeline Hazan, chargée des questions de société au PS, tout en reconnaissant un « vrai problème de représentativité ». « Nous devons être capables de promouvoir davantage de jeunes issus de l’immigration, et dans le cas des législatives, ne pas leur coller des circonscriptions imprenables ou sans enjeu », déclare-t-elle.
Mouloud Ould-Yahoui, chargé de l’intégration au secrétariat national de l’UDF, ne se fait pas d’illusion : « il y aura très peu de beurs en situation de gagner », dit-il. Pour lui, les prochaines échéances politiques (européennes et régionales) seront les véritables tests de la volonté des partis de faire émerger une classe représentative des Français issus de l’immigration.
Source : La Nouvelle République
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