Après un premier report, le conseil du gouvernement, présidé par Saâd-Eddine El Othmani a encore renvoyé, jeudi dernier, l’examen du projet de loi n° 13.21 relatif aux usages licites du cannabis, à une réunion ultérieure. Ces deux reports successifs présagent-ils un recul du gouvernement alors que les PJDistes sont secoués par une crise interne au sujet de la légalisation du cannabis ?
À l’initiative du ministre de l’Intérieur, le projet de loi relatif aux usages licites du cannabis peine à se concrétiser. Ce point inscrit à l’ordre du jour a été reporté par l’Exécutif. Sa légalisation ne fait d’ailleurs pas l’unanimité au sein du Parti de la justice et du développement (PJD). Des leaders de ce parti ont marqué leur désaccord à l’adoption par le gouvernement d’un projet de loi proposé par des partis de l’opposition, rapporte Al Massae.
En colère contre cette décision, l’ancien secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, avait menacé de geler son adhésion au parti si le secrétariat général du PJD valide le projet. Il a également prévu démissionner du parti si les parlementaires pjdistes votent pour ce projet de loi.
Depuis plusieurs années, des voix avaient pourtant plaidé pour la légalisation de la culture du cannabis à des fins médicales et thérapeutiques. Ce faisant, le Maroc pourrait se conformer à l’évolution de la situation internationale, surtout après la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de reclasser le cannabis et son déclassement par la Commission des stupéfiants des Nations unies (CND) dans l’annexe IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, telle que modifiée par le Protocole de 1972.