Selon les derniers chiffres du ministère marocain du Tourisme, le nombre de touristes accueillis dans le royaume a atteint 3,16 millions de janvier à juillet, soit une hausse de 19% par rapport à l’année précédente.
»Nous souhaitons et nous prévoyons de franchir le cap des cinq millions de touristes » en 2004, a déclaré le ministre marocain du Tourisme, Adil Douiri, en commentant ce chiffre officiel.
Pour cette même période, les recettes ont atteint 1,6 milliards d’euros, soit la principale ressource en devises du Maroc avec les transferts de fonds des ressortissants marocains installés à l’étranger.
Jugée « priorité stratégique nationale », l’industrie touristique s’inscrit dans un plan de développement visant à franchir la barre des 10 millions de visiteurs étrangers à l’horizon 2010.
Puissant parrain de ce projet, le roi Mohammed VI suit personnellement l’évolution des investissements touristiques qui devraient notamment entraîner la création de 100.000 lits supplémentaires et de six nouvelles stations balnéaires.
En attendant, la station balnéaire d’Agadir et l’ancienne capitale impériale Marrakech continuent d’être les locomotives du tourisme marocain, la France et l’Espagne étant les premiers marchés émetteurs.
Plusieurs facteurs expliquent cette montée en puissance du tourisme marocain : la proximité du royaume avec l’Union européenne, la libéralisation du ciel marocain avec l’arrivée de nouvelles compagnies charter (Corsair, Atlas Blue, Hapag Flug) qui ont mis fin au quasi-monopole historique de Royal Air Maroc et Air France sur certaines destinations, la modernisation des infrastructures hôtelières dont le groupe français Accor, présent sur tout le royaume avec une vingtaine d’établissements, est un des acteurs majeurs, et la diversification de l’offre (tourisme vert, golf, incentives).
Les opérateurs espagnols sont également très présents sur ce secteur.
Témoin de cette croissance, les prix de l’immobilier flambent sur le littoral et dans plusieurs villes marocaines (Rabat, Casablanca, Tanger et Marrakech).
Le principal frein au développement des investissements étrangers reste toutefois constitué par la complexité des démarches administratives pour les entrepreneurs individuels et par l’opacité du code foncier et de son application.
»Malgré les difficultés juridiques pour le foncier rural, les prix ont augmenté de 30% en trois ans à Marrakech et il reste encore de belles opportunités », explique Vincent Benvenuti, directeur de l’agence « Jemaa el Fna Immobilier » à Marrakech.
Nicolas Marmié - AP