Depuis son inauguration en 2012, la Grande mosquée de Strasbourg n’a jamais eu son minaret ni son espace culturel constitué d’un pôle de formation, d’une bibliothèque, d’une librairie tous publics et d’un salon de thé donnant sur la ville. Pour autant, le projet n’est pas rangé au placard, indique Les dernières nouvelles d’Alsace.
Le minaret, dont l’utilisation pour l’appel à la prière n’est pas autorisée en France, devrait servir de musée des arts de l’islam. Pour sa réalisation, un budget de 11 millions d’euros doit être mobilisé ; ce qui, à en croire Saïd Aalla, le président de la mosquée, était au-dessus de leurs moyens à l’époque.
Après sa contribution au financement des travaux de construction de la mosquée, le Maroc, d’une certaine manière, a repris en main le projet dont l’initiateur, Abdallah Boussouf, a été promu secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger. Sur les 18 membres du conseil d’administration actuel de la mosquée, 16 sont d’origine marocaine. En plus, l’imam de la mosquée est nommé et rémunéré par le royaume.
Ainsi, le Maroc, représenté par son ministère des Habous, deviendrait l’associé majoritaire de la Société civile immobilière (SCI) de la Grande mosquée de Strasbourg, Une décision qui « n’est pas mauvaise », selon Saïd Aalla qui rassure que le Maroc, qui a « une proximité linguistique, culturelle et fraternelle avec la France », ne s’ingérera pas dans la gestion de la mosquée.
À l’interne, l’unanimité n’était pas faite autour du Maroc à laquelle devrait désormais faire allégeance la mosquée. « L’islam marocain est le meilleur modèle pour l’Europe. Mais nous avions promis au départ de garder notre indépendance vis-à-vis de tout État étranger, fût-il notre deuxième pays de cœur », précise Saïd Aalla.