Le marché automobile marocain en pleine croissance

20 mai 2002 - 21h17 - Economie - Ecrit par :

Relativement étroit, avec à peine 50.000 véhicules neufs vendus en 2001, mais en pleine croissance, le marché automobile marocain traverse actuellement "une période de transition stratégique", selon les professionnels réunis au salon international de l’automobile de Casablanca.

Troisième édition du genre, cette manifestation, baptisée "AutoExpo" qui s’est achevée dimanche, a rassemblé en huit jours quelque 100.000 visiteurs venus s’enquérir des nouveautés présentés par la trentaine de constructeurs commercialisés dans le royaume.

Avec un parc de seulement 1,6 million de véhicules, dont la moyenne d’âge dépasse 15 ans, pour une population de 30 millions d’habitants, le Maroc, comme l’Algérie voisine, est un marché jugé à fort potentiel par de nombreux constructeurs, notamment européens.

Dominées par Fiat, Peugeot-Citroën, Renault et Volkswagen, les importations des voitures neuves ont enregistré en 2001 une progression de 8% avec 25.311 véhicules vendus sur un marché aux caractéristiques singulières.

Le Maroc est en effet l’un des rares pays africains à avoir mis en place une politique industrielle automobile dès le lendemain de son indépendance en 1959 avec la création de la SOMACA (Société marocaine de construction automobile). Conjointement détenue par l’Etat marocain (38%) et des constructeurs étrangers comme Fiat (20%), Peugeot (20%) et Renault (8%), la SOMACA, qui emploie un millier de personnes, a assemblé quelque 22.000 véhicules particuliers l’an dernier, un chiffre en hausse de 14% par rapport à 2000.

Produits phares de la SOMACA, les "voitures économiques" montées localement ont un prix d’attaque de 7.500 euros. Particulièrement compétitif, ce tarif représente encore trois ans de salaire minimum contre dix mois en Europe occidentale.

L’industrie automobile marocaine a toujours bénéficié du soutien des pouvoirs publics, qui ont imposé que 50% des pièces de la "voiture économique", commercialisée notamment sous le label "Fiat", soient assemblées le sol marocain. Ce projet industriel a été lancé en 1995 pour contrecarrer l’importation massive de voitures d’occasion en provenance d’Espagne et de France.

"En 1995, avec 90.000 voitures d’occasion importées et seulement 10.000 voitures neuves vendues localement, le Maroc était devenu le dépotoir de l’Europe" rappelle Abdelatif Ajana, président de la Fédération automobile marocaine.

Si la compétitivité de la "voiture économique" marocaine, subventionnée par un régime douanier favorable, a su reconquérir le coeur des automobilistes marocains, les experts du secteur considèrent que les jours de la SOMACA, sous sa forme actuelle, sont désormais comptés.

Depuis mars 2000, le Maroc est en effet lié par un accord de libre-échange avec l’Union européenne qui prévoit un démantèlement douanier d’ici 2012, y compris pour les véhicules particuliers, actuellement taxés à 32% de leur valeur.

L’intérêt du marché marocain se retrouvera renforcé d’autant pour les importateurs alors que la SOMACA, qui devrait bientôt être totalement privatisée en partenariat avec un constructeur étranger, devrait se recentrer vers des activités de sous-traitance. Jugé "stratégique" par les autorités marocaines, ce secteur à forte valeur ajoutée a déjà donné lieu à d’importants investissements d’équipementiers étrangers (50 millions d’euros en 1999)

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Renault - Automobile - Fiat - Somaca

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : voici les villes où les prix ont augmenté

Au terme de l’année 2022, l’inflation a atteint 6,6% et l’indice annuel des prix à la consommation (IPC) a enregistré une hausse de 6,6% par rapport à l’année 2021, selon le Haut-commissariat au plan (HCP), qui précise que certaines villes ont vu...

La première voiture 100 % marocaine présentée au public

Le roi Mohammed VI a présidé lundi au Palais royal de Rabat la cérémonie de présentation du premier véhicule d’un constructeur automobile marocain, ainsi que le prototype d’un véhicule à hydrogène développé par un Marocain résidant à l’étranger.

Neo Motors, la nouvelle voiture 100% marocaine, est en vente

C’est désormais effectif. Neo Motors, le premier constructeur automobile à capital marocain, a donné le coup d’envoi de la commercialisation de ses premiers véhicules « made in Morocco ».

Le Français Faurecia va créer 1400 nouveaux emplois au Maroc

L’entreprise française Faurecia, spécialisée dans la fabrication d’équipements automobiles, va renforcer sa présence au Maroc, à travers la création d’une nouvelle usine à Salé. Dans ce sens, un protocole d’accord a été signé entre le groupe et l’État.

La voiture 100% marocaine verra le jour en 2023

Le Maroc prévoit de fabriquer localement des voitures de marque marocaine. Le projet va démarrer à court terme et nécessitera un investissement 100% marocain.

Mondial 2030 : le vrai décollage économique pour le Maroc ?

L’organisation de la coupe du monde 2030 par le Maroc, le Portugal et l’Espagne, aura certainement un impact significatif sur le Produit intérieur brut (PIB) du Maroc qui pourrait se situer entre 3 et 5 %, affirme Zaki Lahbabi, DG de Transatlas Sport...

Maroc : de bonnes perspectives pour le marché de l’occasion

Le projet de loi de finances (PLF) 2023 annonce une hausse de 33,36 % des recettes de droits de mutation (biens immobiliers, automobiles, etc.). Les perspectives semblent prometteuses pour le marché de l’occasion.

Une voiture 100 % marocaine pour concurrencer Tesla Model Y et Mercedes EQA

La start-up marocaine Atlas E-Mobility a récemment annoncé ses plans pour le futur : la création d’une voiture électrique, dont le nom reste encore mystérieux. Ce véhicule, promettant simplicité et fonctionnalité, va s’inspirer de l’esthétique...

Nouvelle baisse du marché automobile marocain

Après trois mois successifs de croissance, le marché automobile marocain a renoué avec la baisse des ventes au cours du mois de novembre 2022.

Fitch confirme la notation « BB+ » du Maroc avec des perspectives stables

Fitch Ratings a confirmé le 4 novembre la note de défaut des émetteurs en devises étrangères à long terme du Maroc à « BB+ » avec une perspective stable. L’agence américaine de notation s’attend par ailleurs à un resserrement monétaire de la part de...