Dans ce cadre, la TFZ prévoit une large opération de promotion par le biais des réseaux d’information dont dispose la CCI de Barcelone. Le potentiel des industriels catalans est important, selon la TFZ. « La Chambre de commerce de Barcelone est l’une des plus importantes d’Espagne et elle regroupe la plupart des industriels catalans », explique Jamal Mikou, directeur de la TFZ. Plus particulièrement, il s’agira d’organiser des voyages d’industriels dans les deux sens ainsi que des rencontres avec la presse catalane. Lors d’une tournée dans cette région espagnole, les responsables de la TFZ ont pris contact avec la zone franche de Barcelone. L’une des plus anciennes d’Espagne, -inaugurée en 1916-, celle-ci s’est montrée disposée à partager son savoir-faire. Elle pourra ainsi accueillir des stagiaires de la zone de Tanger. A noter que contrairement à la TFZ qui offre les terrains en vente (une de ses caractéristiques), la zone de Barcelone comme la plupart des zones de la Méditerranée, ne propose que la location. Ainsi, le taux d’occupation est de 100% et la liste d’attente est longue.
Les contacts entre professionnels marocains et espagnols interviennent alors que les deux parties ont besoin d’un nouveau souffle pour le développement de l’économie. Les coûts salariaux ne cessent d’augmenter en Espagne et la recherche de la productivité commence à devenir « une obsession » pour les industriels espagnols. La pression est tellement forte sur le marché de l’emploi que deux géants de l’industrie, Samsung et Philips, installés dans les années 80 en Espagne, ont récemment plié bagage pour aller en Europe de l’Est, à la recherche de marges plus confortables. D’où la naissance d’une véritable opportunité pour le Nord du Maroc, qui ne cesse de gagner en attractivité avec le projet du port Tanger-Med qui viendra compléter et étoffer l’offre de la TFZ.
Mais pour mieux profiter de cette aubaine, il est nécessaire de préparer le terrain, rappellent les professionnels. A titre d’exemple, la mise en place d’une ligne directe Tanger-Barcelone se profile comme une nécessité, selon Mikou pour pouvoir attirer des investisseurs. Actuellement, il faut faire escale à Madrid, et ce malgré la présence d’un important tissu industriel d’origine catalane dans le Nord marocain. En effet, plus de 150 entreprises catalanes sont présentes à Tanger et Tétouan, dans divers domaines allant de l’industrie aux services.
Ali ABJIOU pour l’Economiste