Les gendarmes ont découvert sur un mur à proximité de la maison, l’inscription "Corsica pulita" ("Corse propre"), "Joyeux anniversaire SOS Racisme" et "Arabi fora", mais aucune revendication.
Cet attentat intervient alors que Mme. Nouzhra Chekrouni, ministre déléguée, chargée de la communauté marocaine résidant à l’étranger, est en visite de travail en Corse (France) du 17 au 21 novembre.
Il survient aussi au lendemain de la mise en examen à Paris pour "association de malfaiteurs en liaison avec une entreprise terroriste, infraction à la législation sur les explosifs et destruction et dégradation par explosifs en bande organisée" de six jeunes personnes, soupçonnés d’appartenir au groupuscule armé "Clandestini Corsi" (Clandestins Corses, CC) qui a revendiqué sept attentats anti-Maghrébins en Corse.
Arrêté principalement à Bastia, avec sept autres personnes au cours d’un vaste coup de filet opéré par des policiers de la direction régionale de la police judiciaire d’Ajaccio, les six jeunes ont reconnu devant le juge antiterroriste, Gilbert Thiel, leur appartenance au groupuscule armé "Clandestini Corsi", qui avait affirmé, le 7 juillet dernier, dans un communiqué, vouloir "stopper l’immigration qui ronge l’île" et avait menacé la communauté maghrébine en Corse d’ "éliminations physiques".
Lors de sa seule conférence de presse clandestine, le groupuscule s’était cependant déclaré "ni nationaliste, ni raciste" et avait réaffirmé la trêve annoncée en septembre.
Les actes de "Clandestini corsi" ont été perpétrés dans un climat de recrudescence d’attentats visant la communauté maghrébine. Fin juillet, sur 95 "actes racistes et xénophobes" recensés en France depuis début 2004, 30 ont été perpétrés en Corse.
Selon le rapport de Jean-Christophe Rufin sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme publié mi-octobre par le gouvernement français, plus de la moitié des violences racistes commises en France surviennent en Corse.
Lors de son déplacement, rappelle-t-on, Mme Chekrouni a rencontré les autorités de l’île, les représentants de la communauté marocaine et a assisté à la cérémonie qui s’est déroulée au col de Teghime à la mémoire des Goumiers marocains qui ont sacrifié leur vie pour libérer la Corse.
Dans un entretien au journal "Corse matin", la ministre avait fait part de sa "préoccupation" face à la recrudescence des actes racistes dont sont victimes les Marocains en Corse. "S.M le roi Mohammed VI et le gouvernement marocain sont attentifs à l’évolution de la situation dans l’île", avait-t-elle affirmé, indiquant que "bien souvent, c’est l’ignorance qui fige les préjugés et favorise un repli qui peut prendre un caractère agressif".
"La peur est un sentiment qui fragilise et il faut être fort pour la faire reculer. Les efforts actuellement consentis y contribuent", avait-elle dit, "Nous sommes tous des démocrates, nous partageons tous les mêmes valeurs".
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