Plusieurs députés marocains appellent à l’interdiction de TikTok au Maroc. Ils s’inquiètent de la qualité des contenus publiés sur ce réseau social chinois qui, selon eux, constitue un danger pour la jeunesse.
La carence en iode est un véritable problème de santé. Pour l’OMS, l’iodation du sel est la solution la plus appropriée pour éviter des anomalies congénitales, des retards de croissance, des troubles psychomoteurs et la déficience intellectuelle. Il faut savoir que chez nous, plus de la moitié des ménages (57,3%) n’utilisent pas le sel iodé, contre 21,2% qui en consomment. Bien sûr, c’est le monde rural qui est privé de ce sel avec 10% contre 28% pour le milieu urbain. C’est du moins ce que révèlent les résultats préliminaires de « l’enquête nationale à multiples indicateurs et santé des jeunes 2006-2007 », dévoilés hier à Rabat.
En revanche, les résultats sont plutôt satisfaisants concernant le mode d’alimentation. En effet, ils révèlent une bonne alimentation en matière de vitamine A complémentaire. Les enfants âgés de 6 à 59 mois et ayant reçu cette vitamine sont estimés à 80,7% contre 15,1% qui en ont été privés.
En effet, ces nutriments sont la base d’une bonne santé. Des chiffres publiés dernièrement par le ministère de la Santé indiquent que 37% des femmes enceintes et 31,5% des enfants de moins de 6 mois sont anémiques. La carence en vitamine A touche 41% de cette tranche de population (jusqu’à 6 ans). A noter aussi que 22% des enfants âgés de 6 à 12 ans souffrent d’un goitre en raison de carence en iode. Actuellement, le sel disponible sur le marché national est enrichi avec cette précieuse substance.
D’autres indicateurs ont été présentés par l’étude. Celle-ci a soulevé l’intérêt de l’allaitement par rapport à la santé des enfants. 15% âgés de 0 à 5 mois ont été allaités de « manière continue » et 93% âgés de 0-59 mois sont passés par « l’allaitement maternel ». L’enquête a aussi abordé les maladies qui ont touché les enfants et les jeunes. Près de 330 enfants (0-59 mois) ont été atteints par une inflammation pulmonaire. 75,3% ont été traités et 24,7% n’ont pas eu la chance de consulter un médecin. Par ailleurs, sur les 3.721 enfants de moins de 5 ans, 15,7% ont été touché par la diarrhée. Pour soigner leurs enfants, les parents ont privilégié le secteur privé à hauteur de 53,2%. Près de 48,2% par contre se sont adressés au secteur public.
Un autre fléau de taille, la cigarette. L’enquête montre que la plupart de nos jeunes sont conscients des méfaits de la nicotine. Près de 85,4% déclarent ne pas fumer contre seulement 6%. De même, 8,5% ont cessé de fumer. Ce qui montre leur lucidité à ce niveau.
A noter que 19% des jeunes ont déclaré connaître des amis qui consomment de l’alcool, et 88% sont conscients du danger de l’alcool sur la santé. Les jeunes ont aussi un avis sur les méthodes de la planification familiale. 77% d’eux estiment qu’elle doit se faire en coordination entre la femme et le mari. Et sur les premières menstruations ? 52,2% des filles déclarent avoir eu peur. Le sida, nos jeunes en sont totalement conscients. Les résultats de l’enquête dévoilent que 80% (âgés de 15 à 24 ans) connaissent les modes de transmission. Les campagnes de communication ont donné leurs fruits, puisque 65% ont été sensibilisée à cette maladie à travers les médias audiovisuels et 25% par l’école. Cependant, 24% des jeunes n’acceptent pas de vivre avec un membre de la famille atteint par le sida et 42% ne s’approvisionnent pas chez un commerçant touché par cette maladie.
A préciser que le traitement et la purification de l’eau sont intégrés en tant qu’indicateurs de bonne santé de la population. D’après les résultats préliminaires de l’enquête, globalement, 85,2% de la population purifie cette ressource. Le monde urbain rafle la mise avec 97,4% contre 68,7 de ruraux. Par ailleurs, le volet de la scolarisation est cité en grande partie dans les résultats de l’enquête. Ce sont 67,8% âgés de 6 ans et plus qui ont intégrés l’école. Les filles détiennent le plus mauvais score avec 57,1% contre 78,7% pour les garçons. L’étude relève en outre l’absence de la scolarisation dans une certaine branche d’âge. 17% âgés entre 20 et 24 ans n’ont jamais mis les pieds dans une école. Parmi la tranche entre 15 et 19 ans, seuls 10% vont à l’école.
D’autres constats plus attristants. Ils sont 25% à avoir des difficultés à lire (entre 15 et 24 ans). Toutefois, 5% de cette même catégorie lisent un journal ou une revue au quotidien, 30% écoutent la radio et 80% regardent la télévision.
Sur le registre des châtiments, 69% des enfants âgés entre 2 et 14 ans ont été punis légèrement, contre 24% qui l’ont été sévèrement. Les mamans estiment-elles que la punition est obligatoire pour l’éducation de leurs enfants ? 41% répondent oui. Les femmes rurales seraient plus sévères avec leurs progénitures avec 54% contre 32%. Le travail des enfants a été aussi relevé, puisque 8% âgés entre 5 et 14 ans ont déjà exercé un emploi.
Méthodologie
L’enquête nationale à multiples indicateurs et santé des jeunes a été menée durant le dernier trimestre 2006 sur un échantillon de 8.000 ménages dans le milieu urbain et rural. Les informations concernent 5.207 jeunes de 15 à 24 ans, 3.785 enfants de moins de cinq ans et 3721 mères. Des habitudes alimentaires, répercussions des châtiments sur les enfants, intérêt des jeunes aux médias… tant de critères passés au crible. A noter que l’enquête a été conduite par des experts du ministère en démographie et santé, avec le soutien du Fonds des Nations unies pour l’enfance, le Fonds des Nations unies pour la population et le Projet panarabe pour la santé de la famille.
Famille, jeune et enfant
L’enquête se veut un prolongement de l’enquête nationale sur la population et la santé familiale réalisée en 2004. Elle répond aussi au système d’information sanitaire national et au plan quinquennal (2003-2007). L’enquête coordonne aussi l’enquête nationale sur les jeunes avec les cas d’analyses du sondage par grappes à multiples indicateurs. Les enquêteurs se sont basés sur trois formulaires, à savoir : la famille, la jeunesse âge de 15 à 24 ans et celle de l’enfant à moins de 5 ans.
L’Economiste - Fatim-Zahra Tohry
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