
Le Maroc va investir cette année 8 milliards de dirhams dans l’hébergement touristique, ce qui lui permettrait de disposer de 7 700 lits supplémentaires, a déclaré lundi Fatim Zahra-Ammor, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie...
Optimisme et franc-parler étaient de mise lors de la rencontre qui a réuni, mardi soir à Tanger, les hommes d’affaires espagnols et Driss Benhima, le directeur de l’Agence du Nord. Ce dernier répondait à l’invitation de la Chambre de commerce espagnole pour exposer les opportunités d’investissement offertes par le chantier Tanger-Med.
« Les investisseurs espagnols sont non seulement les plus attendus mais aussi les plus recherchés », indique d’emblée Benhima. Pêche, agroalimentaire, mais aussi d’autres domaines sont des terrains privilégiés qui permettront aux investisseurs espagnols de faire « de bonnes affaires ». L’offre est diversifiée avec Tanger-Med et le réseau d’infrastructures à mettre en place, la station balnéaire de Lixus, la réhabilitation de la côte tétouanaise, les zones industrielles de Melloussaet de Fnideq... autant de projets qui ne peuvent laisser « les investisseurs espagnols indifférents », ajoute le directeur de l’agence. « Il faut donc faire vite, d’autant plus que les avantages fiscaux sont non négligeables ».
Mais « le Nord souffre d’une carence en terrains », admet Benhima. Le peu de terrains exploitables est en effet partagé entre l’urbanisation galopante et les grands projets de valorisation. Il ne reste que quelques îlots que l’Etat met en valeur, tels que les futures zones franches industrielles de Melloussa I et II. En conséquence, la possibilité d’attribution de terrains par l’Etat reste limitée. D’autre part, Benhima avoue que le Maroc n’est pas un pays facile. Il a son code et il s’agit de le connaître.
Difficile de faire le compte mais selon les sources, il y aurait entre 600 et 1.200 entreprises espagnoles déjà installées au Maroc. « C’est en deçà de ce que nous espérions », note encore Benhima.
Pourtant, les deux pays ont tout à gagner en encourageant les investissements et le développement économique. « L’écart de prospérité, selon un responsable espagnol, donne à réfléchir. Alors qu’il est de 1 à 4 entre le Mexique et les Etats-Unis, par exemple, il est de 1 à 13 entre le Nord du Maroc et le Sud de l’Espagne. Un des autres aspects que le développement économique permettra de contrecarrer reste les trafics illicites, drogue en particulier. Les chiffres présentés par Benhima font frémir : l’agriculture rapporte au Maroc environ 4,4 milliards de DH. Et le trafic de cannabis rapporte 10 fois plus aux agriculteurs et intermédiaires de la zone. Ce même trafic génère en Europe 154 milliards de DH, pas besoin d’être un comptable pour se rendre compte que l’essentiel des revenus reste en Europe. « Que gagne le Maroc ? Une forêt du Rif décimée à hauteur de 40% et une gangrène qui envenime la société et l’économie de toute une région », répond Benhima.
L’Economiste
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