"La situation est floue. Il y a beaucoup de questions en suspens actuellement. Est-ce que le public peut assurer une qualité d’enseignement en mode distanciel ? Quid du privé aussi ?", confie à Challenge.ma Adil El Mahdi, secrétaire général de l’Association marocaine des enseignants de français (AMEF), par ailleurs directeur adjoint de l’École supérieure de l’éducation et de la formation d’Agadir. Selon lui, le flou existe davantage dans le préscolaire.
"À Agadir ici, beaucoup de familles, explique M. El Mahdi, ont préféré changer d’écoles à leurs enfants, compte tenu de la situation actuelle. En effet, certaines familles ont choisi de retirer leurs enfants du privé pour les inscrire dans le public, pour la simple raison qu’elles estiment que dans le cas où le reconfinement va resurgir, l’enseignement se fera à distance, et qu’il ne sert à rien de payer très cher une école alors que ce sont les parents qui s’impliquent dans ce cas. C’est moins cher pour les parents".
À en croire le responsable, il y a un souci en matière d’équipements informatiques quant à l’enseignement à distance au cas où le Maroc devra faire face à un nouveau confinement. "Il nous est également demandé des enregistrements vidéos de cours selon des normes qui nous dépassent", poursuit-il. Il a fait savoir que le ministère a un projet en cours pour équiper les enseignants avec les matériels nécessaires, au moins au niveau des établissements des grandes villes. Selon M. El Mahdi, le grand défi aujourd’hui est de réussir à former les enseignants en matière d’enseignement à distance, parce que les professeurs n’étaient pas préparés à une telle situation.
"Je pense qu’il est nécessaire de mettre en place un programme national de formation dans ce sens. En tous cas, si la situation sanitaire se dégrade, cela posera un sérieux problème dans le dispositif du distanciel. Mais, je reste confiant que la rentrée 2020-2021 sera une réussite", conclut Adil El Mahdi.