
Le Québec à la recherche d’infirmiers marocains
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Un rapport interne du ministère québécois de l’immigration révèle de graves lacunes dans l’accueil et l’accompagnement d’infirmiers étrangers dont des Marocains, recrutés dans le cadre d’un programme gouvernemental visant à pallier la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur.
Les bénéficiaires de ce programme ont été confrontés à diverses difficultés : manque de logements, absence de services de garde pour les enfants, difficultés de transport, etc. Financé à hauteur de 65 millions de dollars canadiens (environ 440 millions de dirhams), le programme vise le recrutement de 1 500 infirmiers d’ici 2028 et prévoit une formation en collège (cégep) ainsi qu’une allocation hebdomadaire de 500 dollars.
Mais dans la réalité, les participants ont été désillusionnés, fait savoir le rapport du ministère québécois de l’immigration datant de novembre 2024. Les 207 infirmiers de la première cohorte ont dû faire face à leur arrivée aux difficultés de logement. « Dans la plupart des régions, les participants ont été confrontés à des obstacles compromettant leur intégration et, par conséquent, leur plein engagement dans la formation », relève le document. La situation était particulièrement critique pour les participants qui étaient accompagnés de leurs enfants, ce qui a contraint les autorités à leur aménager des unités modulaires dans certaines zones, comme en Gaspésie.
À lire : Déception de nombreux infirmiers marocains recrutés au Québec
Outre le manque de places en garderie qui a empêché les conjoints des participants de travailler, ces derniers ont été aussi confrontés au manque de transports en commun, ce qui les a obligés à acquérir un véhicule et obtenir un permis de conduire québécois. « Ces écueils soulignent l’impérieuse nécessité d’une présentation honnête des défis liés à l’installation au Québec », note le rapport.
Concernant la formation d’une durée de neuf à quatorze mois, son intensité a suscité un stress considérable chez les participants qui vivaient sous la hantise d’une exclusion en cas d’échec à un seul cours. Les recrues ont aussi subi les spécificités linguistiques du français québécois et ont été soumis à des tensions éthiques à cause de thématiques abordées en cours, telles que l’avortement ou l’aide médicale à mourir. À ce jour, 867 infirmiers ont déjà achevé la formation avec 90 % de taux de réussite pour les deux premières cohortes, indiquent les autorités québécoises qui assurent que les failles observées, notamment en matière de logement, ont été corrigées.
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