En débarquant au Maroc en 2004, le touriste Joshua Asen est sur le point de visiter le Maroc des cartes postales. Mais, l’Américain est très vite surpris par une culture alternative qui n’a rien à envier au pays d’où il vient.
Joshua Asen jette ses préjugés aux ordures et repart la tête pleine de proses en darija pour revenir en 2007 avec un documentaire, "I love Hip hop in Morrocco" co-réalisé avec Jennifer Needleman, qui brosse le portrait d’un genre musical marocain en pleine gestation.
« Il s’agissait pour nous de comprendre ce que signifie le hip hop dans le contexte sociopolitique et culturel du Maroc » ont expliqué Joshua Asen et Jennifer Needleman lors d’une conférence de presse tenue en marge du festival Casa Ciné.
« Si j’ai sélectionné ce film, c’est parce qu’il apporte un regard pertinent sur la mouvance hip hop au Maroc » a tenu à préciser Khalid Benkirane, programmateur de la section documentaire du festival Casa Ciné.
Les réalisateurs sont allés à la rencontre des principaux acteurs de la mouvance, H-Kayne, Fnaïre, Mafia-C, DJ Key ou encore MC Bigg. Le documentaire retrace l’itinéraire d’un groupe d’artistes qui tentent d’organiser un festival de hip hop dans leur ville.
Le film revient sur les obstacles propres à l’organisation d’un tel événement dans un pays comme le Maroc et tente de montrer la spécificité d’un hip hop marocain qui, selon Joshua Asen, est encore à l’état pur contrairement au hip hop américain commercialisé à outrance.
« Les textes du hip hop marocain sont plus revendicatifs et contrastent avec le coté bling bling et matérialiste de cette musique aux Etats-Unis. Il est aussi intéressant de voir que ces artistes marocains racontent leur vie d’artiste hip hop dans un pays qui n’est pas hip hop. L’hypocrisie sociale est en ce sens un thème récurent dans le hip hop marocain » fait remarquer Joshua Asen qui se fixe pour prochain objectif d’organiser au Maroc le premier festival spécifiquement dédié au hip hop.
Menara - Saïd Raïssi