
Au Maroc, alors que la pression fiscale est excessive, les citoyens et les entreprises ne perçoivent pas toujours les effets concrets des prélèvements d’impôts dans l’amélioration des services publics et des infrastructures.
La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) fait le grand ménage. Après avoir incité ses membres à effectuer, auprès de la direction des impôts, des déclarations rectificatives, elle veut s’assurer qu’ils ne retomberont plus dans ces travers.
Le dernier conseil d’administration de la FNPE, qui s’est tenu lundi 2 juin, a adopté un projet de charte d’éthique « pour repartir sur de bonnes bases après avoir épuré le passé », confie le secrétaire général, Saïd Sekkat.
La version finale de la charte sera entérinée à l’occasion du Salon international de la promotion immobilière qui se tiendra à Marrakech en juillet. « Rien n’est confirmé, mais nous souhaiterions que le ministère de l’habitat et de l’urbanisme ainsi que la DGI signent symboliquement la charte », révèle M. Sekkat.
Un comité de vigilance sera mis sur pied, comprenant la direction de la FNPI, des promoteurs privés et des représentants de l’administration. Les contours du comité ne sont pas encore définis, mais chose certaine, il aura la possibilité d’exclure les contrevenants de la fédération.
Quant à la charte, elle s’articule sur six grands principes. Le respect de la profession et de l’éthique arrive en premier. Il s’agit notamment de « donner une meilleure image de la profession » et de « s’interdire tout comportement... susceptible de porter préjudice à la FNPI ou à l’ensemble de la profession ».
Ne plus tromper les clients !
La transparence et l’engagement vis-à-vis des clients figurent en second lieu, entre autres en « communiquant et affichant clairement les prix, dans un esprit de transparence des transactions ». Troisième gros chapitre : le « noir ». Les promoteurs s’engageront à ne pas « promettre, offrir, solliciter ou accorder de paiements illicites en vue d’acquérir ou vendre un bien immobilier quelconque ».
Le respect des intérêts des clients et des acquéreurs, quatrième principe, sera au cœur de l’engagement des promoteurs, par exemple en « s’interdisant toute publicité mensongère ».
Le cinquième concerne la promotion de la responsabilité sociale des fournisseurs et sous-traitants : les signataires devront traiter uniquement avec des fournisseurs et entreprises structurées, en règle avec les « organismes de sécurité et de protection sociale, et qui observent le respect de l’âge minimal de l’accès à l’emploi ».
Dernier axe de la charte : le développement de l’engagement sociétal du promoteur immobilier.
A la FNPI, on ne se fait d’illusions : la charte ne pourra pas, du jour au lendemain, faire de tous les promoteurs du pays des enfants de chœur, mais M. Sekkat croit tout de même qu’elle pourra tirer le secteur vers le haut.
Source : La vie éco - Marie-Hélène Giguère
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