Trop d’impôts au Maroc ?

1er février 2025 - 11h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Au Maroc, alors que la pression fiscale est excessive, les citoyens et les entreprises ne perçoivent pas toujours les effets concrets des prélèvements d’impôts dans l’amélioration des services publics et des infrastructures.

« Selon la définition des recettes fiscales retenue par le FMI, la pression fiscale s’élève à près de 30 % au Maroc », a précisé Younes Idrissi Kaitouni. Or, la pression fiscale au Maroc, calculée comme le rapport entre les recettes fiscales et le PIB, est estimée à un peu plus de 20 %. Le FMI se base, lui, sur des critères incluant un périmètre plus large des prélèvements obligatoires. À comparer à d’autres économies similaires, ce taux de pression fiscale qui est de 30 % paraît excessif alors que « les citoyens et les entreprises ne perçoivent pas toujours les effets concrets des prélèvements d’impôts dans l’amélioration des services publics et des infrastructures », fait remarquer Médias24. « En tant qu’entrepreneur, je pense que l’effort réalisé en matière d’IR et de prestations sociales ne répond pas encore aux attentes, a souligné Hakim Marrakchi, président de la Commission fiscalité et douane à la CGEM. Nous attendons des améliorations. »

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Kaitouni constate que les recettes issues du contrôle fiscal ne sont pas destinées au budget général de l’État. « Toutes les recettes du contrôle sont exclusivement affectées au remboursement de la TVA. Aucun dirham provenant du contrôle fiscal ne sera versé au budget de l’État », fait-il savoir. Un mécanisme qui contribue à l’amélioration de la liquidité des entreprises. De même, il évite que l’État ne devienne un frein à l’activité économique en accumulant des arriérés de loyer.

À lire :Amnistie fiscale au Maroc : un succès historique pour les avoirs non déclarés

L’État perçoit assez d’impôts, mais la répartition souffre d’équité. « Par rapport à la pression fiscale dans son ensemble, je pense que son niveau devrait être compris, mais c’est la répartition qui reste un sujet important, a indiqué Mohamed Hdid, expert-comptable. L’écart entre les entreprises et les secteurs qui payent l’impôt et ceux qui y échappent partiellement où totalement est en cause. « L’informel ne se trouve pas toujours là où l’on croit. Le plus néfaste pour l’économie n’est pas celui visible, mais plutôt la fraude aux fausses factures au sein même des entreprises formelles », a souligné Kaitouni. Un manque à gagner énorme pour l’État.

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