Un grand groupe français pourrait quitter la France pour le Maroc

3 novembre 2024 - 21h00 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Menacé par une nouvelle taxe, le géant français du transport maritime CMA CGM envisage de délocaliser une partie de ses activités au Maroc. Cette décision pourrait avoir de lourdes conséquences pour l’emploi en France.

Le gouvernement français prévoit d’instaurer une « contribution exceptionnelle » qui frapperait uniquement CMA CGM. Cette taxe, estimée à 500 millions d’euros la première année puis 300 millions la deuxième, vise à taxer les « grandes entreprises de transport maritime » réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. CMA CGM, qui a réalisé un bénéfice record de 23,4 milliards d’euros en 2022, est la seule entreprise française concernée par cette mesure.

Si le ministère de l’Économie assure que cette taxe est temporaire, CMA CGM craint qu’elle ne soit prolongée au-delà de 2026. Le groupe dénonce une mesure injuste et s’inquiète de ses conséquences sur sa compétitivité. Face à cette pression fiscale, CMA CGM se tourne vers le Maroc, où il a déjà des intérêts importants.

A lire : CMA CGM augmente ses tarifs entre le Maroc et la France

Un accord de joint-venture a été récemment conclu entre CMA CGM et Marsa Maroc, le leader marocain de la gestion portuaire, pour le développement du terminal à conteneurs du port de Nador West Med. Cet investissement de 3 milliards de dirhams confirme l’attractivité du royaume pour le géant français.

Présent au Maroc depuis 1983, CMA CGM y emploie 1800 personnes et ses navires font escale dans tous les principaux ports du pays. Le groupe est leader sur le transport reefer (conteneurs frigorifiques) avec 40 000 EVP et assure 24 lignes maritimes, rappelle Challenge.

Fondé à Marseille en 1978 par Jacques Saadé, CMA CGM est aujourd’hui le troisième armateur mondial de transport maritime en conteneurs. Avec plus de 29 000 employés et une flotte de près de 540 navires, le groupe pourrait être tenté de transférer une partie de ses activités au Maroc si la pression fiscale en France devient trop forte.

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