Le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a vivement critiqué le mouvement féministe qui milite pour l’égalité des sexes dans le cadre de la réforme du Code de la famille, estimant que son combat vise à...
La version II de l’exécutif Benkirane a surpris plusieurs observateurs de la scène politique au Maroc. L’entrée au gouvernement de puissants technocrates fraîchement repeints aux couleurs du Parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI), aurait notamment pour objectif de minimiser le caractère politique du gouvernement Benkirane.
Cette orientation aurait aussi pour but selon des pro RNI, de renforcer le caractère technique du gouvernement. Leurs détracteurs pensent plutôt que ces nominations n’ont d’autres ambitions que d’introduire de puissantes personnalités au gouvernement, qu’Abdelilah Benkirane aurait du mal à gérer.
Au lieu d’une formation composée de 15 ministères, comme l’avait annoncé Benkirane, le nouveau gouvernement compte 39 ministres, dont plusieurs jeunes pratiquement sans expérience. Le RNI a décroché huit ministères, contre 12 pour le PJD et obtiendrait au passage même la présidence du Parlement, qui serait confiée à Rachid Talbi El Alami, d’après nos sources.
L’un des changements les plus notoires aurait été le départ de Saadedine El Othamni du ministère des Affaires étrangères. L’homme qui était chargé de reluire l’image du Maroc et des islamistes à travers le monde, aurait été éjecté parce qu’il aurait déjà rempli la mission pour laquelle il avait été désigné à ce poste, précisent des sources du PJD à Bladi.net.
La subdivision de plusieurs ministères n’aurait pour objectif que de conforter la logique de la rente politique, aux dépens d’une architecture gouvernementale efficace, poursuit notre source, selon laquelle toute cette dynamique dépasse Benkirane, qui n’aurait été gardée que pour servir certains agendas.
L’un des nouveaux ministres serait impliqué dans une affaire de fraude électorale, d’autres ont un problème d’intégrité, alors que certains nouveaux ministres, dont l’incompétence n’est un secret pour personne, n’auraient été nommés à leurs postes qu’en raison de leur appartenance à de puissantes familles.
Pour Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal, cette nouvelle formation gouvernementale est une véritable catastrophe, qui menace le processus démocratique du pays.
Le député PJD Abdelaziz Aftati estime, pour sa part, que la formation du nouveau gouvernement est une tentative de "l’Etat parallèle", qui a voulu recruter certaines figures pour marginaliser définitivement le PJD, s’interrogeant si ce qui est arrivé servirait en quelque sorte le Maroc.
Après près de trois mois de tractations, plusieurs politologues marocains sont déçus quant à l’aboutissement des négociations entre le RNI et le PJD, précisant "comment peut-on former un gouvernement sans alliances, ni vision commune. La majorité des ministres ne sont là que pour servir leurs propres intérêts...".
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