Alors qu’il réagissait aux récentes attaques meurtrières survenues dans son département, l’autorité préfectorale a écrit, jeudi dernier, sur son compte officiel, un message pour le moins choquant sur les migrants de deux pays maghrébins.
Selon le responsable, ces derniers sont responsables de la délinquance et des violences avec armes sur son territoire. Il avance un chiffre : « 104 gardes à vue depuis août. Algériens et Marocains en majorité ». « Je veux en finir avec la délinquance des SDF étrangers », lisait-on, concluant son tweet éphémère par « ils ne sont pas les bienvenus. »
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Ce message de la préfecture de l’Hérault n’est pas passé inaperçu, provoquant de nombreuses réactions depuis sa suppression, notamment de la part des associations et collectifs qui viennent en aide aux migrants. C’est le cas de Sophie Mazah, l’avocate de la Ligue des Droits de l’Homme à Montpellier qui a indiqué que « ces propos sont à la limite de l’indignité. Comme s’il y avait une délinquance spécifique aux personnes étrangères et sans domicile fixe. »
« Ce qui est choquant, c’est qu’il arrive à déshumaniser, en si peu de mots, des réfugiés et des personnes sans domicile fixe. C’est vraiment choisir le bouc émissaire, celui qui est à la rue et qui a une gueule de métèque. On jette en pâture, on déshumanise, comme si ces gens étaient le fléau principal. […] Est-ce que le préfet Moutouh se met au diapason d’une partie de l’Europe, Hongrie, Italie… ? » a-t-elle déploré.