La France ne veut plus d’imams marocains
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La bonne audience des prédicateurs sur Internet, qui n’ont suivi aucune formation en théologie, inquiète de plus en plus les imams et les autorités en France où 400 imams détachés devront quitter le territoire d’ici un an dans le cadre de la loi séparatisme.
Les imams de France sont en colère contre les guides religieux 2.0, prédicateurs auto-proclamés sur les réseaux sociaux et qui sont suivis par des milliers, voire des millions d’abonnés, rapporte Le Parisien. « Quelqu’un qui dit : Vous saurez tout de la vie en écoutant un imam, il faut éteindre l’écran. C’est n’importe quoi ! », fulmine Hicham, imam en région parisienne depuis dix ans. À l’en croire, ces prédicateurs en ligne « n’adaptent pas leur discours aux évolutions de la société ». « Ce sont plus des influenceurs. En général, ils n’ont suivi aucune étude de théologie », fait observer Mohammed, imam en petite couronne parisienne.
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Avec leurs discours rigides sur le « halal » ou le « haram », ces guides religieux 2.0 agacent les imams régulièrement formés qui prêchent en présentiel dans les mosquées. Redazere par exemple, un prédicateur suivi par 3,2 millions d’abonnés sur ses réseaux sociaux, appelle à ne plus faire de publication sur le maquillage, expliquant que le Prophète maudit « les femmes qui ressemblent aux hommes » et « les hommes qui ressemblent aux femmes ». Il demande aussi aux femmes de ne pas épouser les hommes qui ne font pas la prière. L’animateur de « Comprends ton Dine » explique aussi aux femmes combien il est « détestable » de porter de faux ongles.
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Les jeunes raffolent de ces vidéos des guides 2.0, une manière pour eux de « se cultiver sur l’Islam », explique Dounia, une musulmane qui ne porte pas le voile. Mais en réalité, ces prédicateurs en ligne abordent-ils des sujets « qui préoccupent la jeunesse : mariage, sexe, apparence » pour recruter des fidèles ?, se demande Hicham. Mohamed « doute de l’efficacité » de cette méthode, car estime-t-il, « les jeunes mûrissent et s’en détournent ». Mais le phénomène prend de l’ampleur et inquiète les autorités qui sont convaincues que « ces influenceurs constituent une pièce maîtresse de l’engrenage vers la radicalité », comme l’a récemment attesté Christian Gravel, secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).
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