Des imams marocains "prennent la fuite" en Europe
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Trois ans après l’annonce faite par le président français Emmanuel Macron à Mulhouse, la France va mettre définitivement fin à l’accueil des « imams détachés » envoyés par le Maroc, l’Algérie et la Turquie dès 2024.
La lutte contre le séparatisme se poursuit en France. Dans une correspondance envoyée au Maroc, à l’Algérie et à la Turquie, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a expliqué que la France n’accepterait plus de nouveaux imams, à partir du 1ᵉʳ janvier 2024. Selon ses explications, les imams détachés encore présents dans l’Hexagone en 2024 ne pourront s’y maintenir « sous ce statut ». Le but n’est pas d’empêcher des imams étrangers de prêcher en France, mais de s’assurer qu’aucun n’est payé par un État étranger dont il serait fonctionnaire ou agent public, précise-t-il dans sa missive.
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Le 18 février 2020, le président Emmanuel Macron avait annoncé, dans un discours contre le « séparatisme islamiste » à Mulhouse, la fin progressive en France du dispositif des imams détachés (environ 300 imams) qui exercent en France et sont rémunérés par des pays étrangers. Aussi, avait-il annoncé un contrôle renforcé des financements étrangers des lieux de culte, pour pouvoir bloquer des projets suspects. « Nous devons savoir d’où vient l’argent, qui le touche et pour quoi faire », avait insisté le président de la République française. Le lendemain, Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur déclarait sur les antennes de RFI : « Nous travaillons sur la fin des imams détachés en 2024. […] J’ai indiqué aux pays étrangers, qui sont les pays d’origine – le Maroc, la Turquie et l’Algérie –, que l’échéance, c’est 2024 ». D’autant que les imams détachés qui sont là et qui arrivent, ont un titre de séjour de trois ans.
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Dans sa missive, Gérald Darmanin a toutefois précisé que les « imams du ramadan » – ces quelque 300 psalmodieurs et récitateurs qui se rendent en France pendant le mois béni pour les musulmans – ne sont pas concernés par cette mesure. Leur venue n’est, elle, « pas remise en cause », a-t-il assuré.
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Le gouvernement français mise par ailleurs sur la formation des imams dans le cadre de la lutte contre le séparatisme. Il propose dans ce sens qu’une « part croissante » des imams officiant sur le territoire soient, « au moins partiellement, formés en France ». Il entend également soutenir l’accès des imams à des formations universitaires, comme celles lancées en 2023 par l’institut français d’islamologie par exemple.
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