Paris : l’ex-femme d’un Marocain, chef d’un réseau criminel, retrouve la liberté

6 janvier 2025 - 08h00 - France - Ecrit par : P. A

La chanteuse tunisienne Amira, 36 ans, ex-compagne du leader du réseau de passeurs marocains « El Tetwani », a été remise en liberté sous contrôle judiciaire vendredi par la chambre de l’instruction de Paris.

Mise en examen en avril dernier par un juge de la Junalco (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée), Amira avait été placée en détention, en compagnie de onze autres membres de ce réseau de passeurs accusé d’un crime de « traite d’êtres humains en bande organisée et de délits d’aide à l’entrée d’étrangers, faux et usage de faux ». Le gang, composé de criminels marocains et serbes, était très actif entre 2022 et 2023 en région parisienne, plus précisément à Bobigny, et à l’étranger, notamment en Tunisie et en Serbie, relaie Le Parisien. Au cours de la période, ils auraient aidé des milliers de migrants à entrer illégalement en Île-de-France, un trafic qui leur aurait rapporté des millions d’euros.

La mère de deux enfants âgés de six ans et six mois, qu’elle a eus avec Mohamed K., le chef du réseau criminel, vivait en Espagne au moment des faits. « Cette chanteuse, à la double nationalité italienne et tunisienne, bénéficie d’une certaine notoriété. Elle s’est déplacée en Serbie et aurait participé à la mise en œuvre de vidéos destinées à faire la promotion des bonnes conditions d’accueil des migrants dans ces hôtels mafieux », précise le juge de la chambre de l’instruction.

À lire : Tentative de meurtre sur Sofiane Hambli : sa femme acquittée, deux complices condamnés

La trentenaire nie toute implication dans ce trafic. « Je n’ai aucune relation avec le travail de mon ex-mari. Je suis séparée et j’ai même déposé une plainte pour violences conjugales contre lui. À cause de cet homme, j’ai tout perdu : mon travail, mon argent, mon terrain en Tunisie et même mon logement. Il ne me reste que mes enfants que je veux retrouver », a-t-elle déclaré lors de son interrogatoire devant le juge d’instruction. Amira n’a pas de casier et « n’avait pas un rôle actif dans ces faits », selon son avocat, Mohsen Jaidi.

« C’est une cheffe d’entreprise et une artiste reconnue qui ne représente aucun risque pour la société française », a-t-il plaidé. Des arguments qui ont sans doute amené la cour à ordonner sa remise en liberté sous contrôle judiciaire. Quant à Mohamed K., il aurait été récemment arrêté au Maroc. Son extradition vers la France ne devrait pas effective, le Royaume n’extradant pas ses ressortissants. « C’est un sujet extrêmement sérieux. Il reste encore des investigations à mener sur ce réseau très actif en France, en Tunisie et en Serbie. Et toutes les personnes impliquées dans cette agence pour migrants clandestins n’ont pas encore été identifiées », explique l’avocat général.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - France - Droits et Justice

Aller plus loin

La djihadiste Douha Mounib condamnée pour tentative d’évasion

La djihadiste marocaine pro-Daech, Douha Mounib, a été condamnée mardi par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans et demi de prison pour son évasion manquée de la prison...

De djihadiste à influenceuse : la nouvelle vie de la Britannique Tareena Shakil

Tareena Shakil, la première et seule femme djihadiste britannique condamnée pour avoir rejoint l’État islamique (EI) en Syrie, mène aujourd’hui une nouvelle vie. Sur TikTok,...

Une femme d’affaires italienne écrase à mort un Marocain

Une célèbre femme d’affaires s’est vengée de son agresseur marocain qui a volé son sac en fonçant sur lui et en le percutant à plusieurs reprises. Celui-ci a succombé à ses...

Un baron de la drogue marocain arrêté à Paris bientôt extradé

Un membre important de la « Mocro Maffia », Saïd A., âgé de 35 ans, a été arrêté à Paris la semaine dernière et sera bientôt extradé vers les Pays-Bas. Soupçonné de trafic de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère public, publié le 6 mars 2024. Ce document officiel montre une évolution positive...

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.