Le gouvernement marocain, via son porte-parole Mustapha Baitas, a annoncé une révision de l’Impôt sur le revenu (IR) avec pour objectif d’augmenter les revenus des employés et fonctionnaires.
Après le DVD, un autre projet en préparation par le gouvernement Jettou qui pourrait être en tête d’affiche au cours des prochains mois : le redéploiement du personnel dans la Fonction publique.
Selon nos informations, l’opération, qui porte la très institutionnelle appellation de « projet de décret réglementant la mobilité des effectifs », est fin prête, réunions au niveau de la Primature et concertations plus larges se multiplient. Les syndicats sont informés des grandes lignes et seront associés comme ils l’ont été pour le DVD et l’horaire continu, précise un responsable au sein du ministère de la Modernisation des secteurs publics. Le texte devra être programmé dans un prochain conseil de gouvernement.
Le système proposé par le département de Mohamed Boussaid porte sur le redéploiement indemnisé des effectifs dans l’Administration. Au programme : deux indemnités à verser aux candidats au redéploiement nouvelle version. La première, forfaitaire, se calcule sur la base du salaire mensuel. Elle compte 6 mois de salaires. La deuxième est qualifiée de prime de déménagement. Son montant est fonction de la région où le fonctionnaire sera réaffecté. Elle varie entre 15.000 et 50.000 DH. Il est précisé que le redéploiement normal dans l’Administration continuera. La nouvelle formule vise à combler les situations de déficit du service public dans des régions enclavées et reculées.
En procédant au redéploiement indemnisé, l’Etat économisera dans le nombre de postes budgétaires à pourvoir chaque année. Au lieu de ne créer que de nouveaux, la Fonction publique proposera à des fonctionnaires d’aller travailler dans une autre région. Selon les prévisions du ministère, près de 1.000 fonctionnaires joueront le jeu, soit 15% des 7.000 postes budgétaires que l’Etat prévoit chaque an. Les départements ciblés en priorité par cette formule sont l’Education nationale, l’Intérieur et la Justice.
Pour ses promoteurs, ce redéploiement se base sur trois principes. D’abord, le volontariat. Cette formule indemnisée ne sera pas imposée au fonctionnaire et le profil devra convenir aux attentes de l’Administration, souligne le même responsable. Ensuite, l’approche se fera au cas par cas. Enfin, la progressivité. Les besoins des ministères et les demandes des fonctionnaires doivent correspondre. D’ailleurs, c’est dans cette optique que la bourse de redéploiement a été créée. L’objectif visé est le rapprochement entre l’offre et la demande. Le ministère de la Modernisation des secteurs publics compte combler les déficits régionaux via ce système de motivation. C’est une commission qui statuera sur les demandes des ministères. Son visa pour le redéploiement indemnisé sera nécessaire.
Pour un responsable au ministère, ce ne sera pas une campagne ou une opération généralisée sur une période donnée. C’est plutôt un outil permanent pour une meilleure gestion d’un redéploiement spatial et sectoriel. Attention, les demandes de redéploiement dans le sens du ministère des Finances par exemple ou vers l’axe Rabat-Casablanca ne seront pas prises en compte.
Absence de données
Plusieurs tentatives de redéploiement entreprises par le passé ont échoué. Et pour cause, l’approche sociale et managériale des problèmes inexistante. Les données sur les effectifs optimums des ministères font défaut. Résultat : absence de la gestion prévisionnelle des effectifs. D’où la nécessité de mettre en place une carte de visibilité de la gestion des effectifs, une sorte de référentiel des emplois et des compétences (REC). L’idée est de favoriser la maîtrise de l’information concernant la Fonction publique. A aujourd’hui, 5 ministères ont mis en place cet outil de visibilité. 21 autres départements comptent le faire en 2007.
L’Economiste - M.C.
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