La nouvelle franchise qui a ouvert ses portes à Hay Hassani, ne compte pas s’arrêter là. Ayant décelé l’intérêt croissant des Casablancais pour les centres de remise en forme, elle envisage d’ouvrir cinq autres centres dans plusieurs quartiers (Abdelmoumen, Californie, etc.). Le prochain en liste est celui du boulevard Ghandi qui sera opérationnel dès fin septembre. Un développement dans d’autres villes du Royaume est prévu.
Cet engouement pour les centres de fitness s’est amplifié durant les trois dernières années. Tout le monde se souvient de l’ouverture de la franchise française Lady Fitness début 2006, qui avait drainé des foules incroyables. De nombreux abonnements ont été souscrits avant même l’ouverture. Résultat : L’enseigne avait réalisé 50% de son chiffre d’affaires en 7 jours seulement. Actuellement, elle compte 5 centres à Casablanca, un à Marrakech, un à Rabat et un à Mohammédia, avec près de 14.000 adhérents. Sans oublier les « Men » Fitness, à Casablanca et Mohammédia. Un troisième ouvrira bientôt à Rabat. Lady Fitness prévoit d’atteindre au total 20 centres sur l’ensemble du Royaume.
Même les anciennes franchises notent la tendance au fitness. « Nous enregistrons une hausse mensuelle du nombre de nos adhérents de 8 à 12%. Nous sommes presque surbookés. Dans les trois dernières années, notre chiffre d’affaires a crû de près de 60% », affirme Zouhair Naïah, directeur du Moving, enseigne française présente à Casablanca depuis 1999. « Le marché du fitness est plus important et devient de plus en plus concurrentiel » ajoute-t-il. Moving est aussi présent à Rabat et Agadir. Il ouvrira deux autres centres à Tanger et Marrakech en 2008. De son côté, le Sport Plazza, deuxième plus grand centre de remise en forme au monde, qui a démarré en 2006, compte près de 2.000 inscriptions. Selon ses responsables, le nombre pourrait atteindre les 2.500 cette année.
Pourquoi donc ce rush sur les clubs de fitness ? Les raisons sont multiples. Selon Naïah, les gens ont de plus en plus conscience de l’intérêt du sport pour leur corps et leur santé. D’un autre côté, plusieurs entreprises sont de plus en plus soucieuses de l’état physique et moral de leurs employés. « Au lieu de leur payer des primes, elles leur offrent des inscriptions dans des clubs de fitness », déclare-t-il. Moving compte actuellement plusieurs conventions avec des entreprises de renom, comme Attijariwafa bank, DHL, Gras Savoye ou Synovate Maroc. Kaoutar Yazghi, quant à elle, estime que le succès des clubs de fitness est en grande partie dû à la démocratisation des prix. « Avant c’était un loisir réservé à une certaine catégorie sociale.
Actuellement les prix se démocratisent », affirme-t-elle. Auparavant les prix étaient situés entre 10.000 et 12.000 DH l’an. Actuellement ils ont beaucoup baissé, et les formules et les promotions proposées sont devenues plus variées. Certains proposent des droits d’entrée à vie avec des mensualités fixes, pouvant aller de 300 DH à 350 DH ; une autre formule : pour chaque abonnement un de gratuit ou des tarifs préférentiels durant des périodes précises, etc. Par ailleurs, les facilités de paiement se sont généralisées. La plupart des enseignes disposent de conventions avec des établissements de crédit. La concurrence dans le secteur promet d’être rude à l’avenir. Déjà, les enseignes en place ne tarissent pas d’arguments. Certains misent sur le nombre de cours offerts (jusqu’à 300 par mois), la relation de proximité avec les adhérents, des concepts de fitness bien rodés, achetés à l’étranger, ou même sur la qualité des moniteurs (champions nationaux ou diplômés d’Etat). Ces derniers ont de beaux jours devant eux. Dans les nouveaux clubs de fitness ils sont payés entre 200 et 450 DH l’heure.
Pour certains, l’engouement vers les nouvelles franchises de fitness n’est pas plus qu’un phénomène de mode. C’est notamment le cas du Miami Fitness Club, présent sur la côte casablancaise depuis 1998, et positionné sur une clientèle de luxe. « Il est facile d’aguicher les gens avec des lumières et des slogans, mais difficile de les garder », estiment ses responsables. Un avis que partagent les responsables d’Anfa Gym, un des anciens clubs de la ville. « Les clients de ces franchises finissent par revenir chez nous », affirment-ils.
L’Economiste - Ahlam Nazih