Abnousse Shalmani se retrouve au cœur d’une polémique. « Est-ce que vous vous rendez compte que la majorité des filles d’obédience musulmane et maghrébine sont obligées d’être moins bonnes à l’école et de se retenir d’avoir très bons résultats. Ce sont des enquêtes très sérieuses », a-t-elle lancé lors de son passage sur l’émission dans « 24h Pujadas » sur LCI, pour faire la promotion de son livre « Laïcité, j’écris ton nom ». La journaliste franco-iranienne ajoutera : « Si elles réussissent trop bien à l’école, le grand frère ou les parents vont dire : ’Mais tu te prends pour une Blanche ou quoi ? T’as cru que t’étais française ?’ ». Stupéfait, l’animateur de l’émission David Pujadas précisera : « ce n’est quand même pas la majorité ». Shalmani réplique : « Non, mais c’est comme ce qui revient. On a des filles qui sont tout justes dans la moyenne et qui se retiennent d’être trop bonnes pour ne pas être rejetées ». Elle assurera : « Quand vous vivez dans une communauté fermée, la force du rejet est d’une violence inouïe. Qui a envie de vivre comme le pestiféré de sa famille ? De sa rue ? De son quartier ? De sa communauté ? ». Présent autour de la table, Bernard Guetta nuance : « Vous avez raison de le dénoncer, mais ne le généralisez pas à ce point ».
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Les propos de la journaliste franco-iranienne ont suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux, notamment X. « Est-ce qu’on pourrait voir “cette étude très sérieuse” ? », demande Mohamed Bouhafsi, pilier de « C à vous » sur France 5. Et de dénoncer : « Désespérant et tellement insultant pour ces millions de parents qui se sont battus pour offrir le meilleur pour leurs enfants. Dans ma vie, je n’ai vu que des parents qui ont poussé leur fille à donner le meilleur à l’école ». Nassira El Moaddem, journaliste à « Arrêts sur images » contredit sa consœur en évoquant les résultats d’une enquête, baptisée « Trajectoires scolaires des enfants d’immigrés jusqu’au baccalauréat : rôle de l’origine et du genre » et datée de 2019. « Cela m’a pris à peu près 35 secondes de recherche », confie-t-elle. Les chiffres de cette étude montrent que les Françaises d’origine maghrébine ont davantage de bons résultats que les garçons, avec un écart de 16 points entre les deux sexes, rapporte Pure médias.
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Des politiques n’ont pas manqué de réagir aux propos de Shalmani. « Le degré d’islamophobie décomplexé atteint à heure de grande écoute devient une honte nationale. Mes parents m’ont sans cesse poussée vers l’excellence, au point de célébrer avec fierté un simple bac par une fête. Foutez la paix aux musulmans de ce pays ! », fulmine de colère sur X Sabrina Sebaihi, députée Europe Ecologie – Les Verts. Son collègue de la France Insoumise (LFI) Antoine Léaument a, lui, pointé le « racisme crasse sur un plateau télé ».