Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.
Le Conseil de la communauté marocaine de l’étranger (CCME) a tenu à huis clos, les 6 et 7 juin à Rabat, sa première assemblée. Son président, Driss El Yazami, a présenté aux journalistes les conclusions de ses travaux. Trois points ont été exposés : le règlement intérieur, le budget alloué au CCME, l’activité 2008-2009 et les groupes de travail qui ont été constitués.
« Le CCME est une instance de consultation, de prospection et de dialogue », insiste El Yazami.
Le Conseil ne représente pas la communauté marocaine, qui avoisine les 3,3 millions, auprès de l’administration, et inversement. Il ne se chargera pas, par exemple, de recevoir des plaintes de la part des expatriés marocains. Son rôle est avant tout académique. C’est-à-dire qu’il devra prospecter, étudier et travailler sur le phénomène migratoire. Des conventions ont été signées dans ce sens.
Pour les membres du conseil, trois dossiers sont prioritaires : les nouvelles générations d’immigrés, les femmes et les retraités. « Le cas des retraités n’ayant pas fait de regroupement familial sera particulièrement ciblé », précise le président du CCME. Les vieux pays d’accueil, comme la France ou la Belgique, sont les plus concernés.
C’est l’approche juridique de l’immigration qui sera privilégiée. « Nous nous référerons aux conventions internationales ratifiées par le Maroc ainsi qu’aux droits de l’homme », poursuit-il.
Des groupes de travail ont d’ailleurs été constitués. Chacun d’eux devra proposer une méthodologie de travail : état des lieux, modalité de concertation (sondage, réunion…). L’on compte ainsi 6 cellules de prospection, à savoir : approche genre et nouvelles générations ; compétence scientifique, technique et économique pour le développement solidaire ; culte et éducation religieuse ; culture, éducation et identité ; administration, droit des usagers et politique publique ; et, finalement, un groupe travaillant sur la citoyenneté et la participation politique.
Chacun des 37 membres du Conseil devra faire un 1er, 2e et 3e choix dans ces commissions. Celles-ci auront pour tâche de présenter un rapport stratégique sur la communauté marocaine à l’étranger, tous les deux ans. Le prochain devra en principe être livré en janvier 2010. « Ce qui suppose que les recherches ont été déjà entamées », souligne El Yazami.
Un budget annuel de 45 millions de DH a été alloué au CCME. Le Conseil travaille actuellement sur des partenariats. « Des contacts avec des PDG d’organismes financiers sont en cours », précise le président. La feuille de route du CCME prévoit également la création d’un fonds national de soutien de la recherche sur l’immigration. Les résultats seront publiés par la maison d’édition Le Fennec.
Message
Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger insiste sur son rôle d’accompagner les expatriés à mieux s’intégrer dans leur pays d’accueil. Son président écarte l’idée d’une instance de lobbying. « C’est le message que le Maroc veut passer », précise El Yazami. Raison pour laquelle, d’ailleurs, les ambassadeurs, notamment européens, ont été invités les 6 et 7 juin à participer aux discussions. L’instance compte également s’intéresser encore plus aux Marocains installés en Afrique subsaharienne (8.000) et dans les pays arabes (un peu plus de 281.000). Par ailleurs, le CCME a signé deux conventions avec plusieurs organismes : l’Agence de développement de l’Oriental, l’université d’Agdal, de Meknès et d’Agadir, l’Institut de la culture amazighe, le Centre cinématographique marocain et l’association Initiative culturelle.
Source : L’Economiste - F.F.
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