Fayçal Cheffou, patron d’un média en ligne lancé l’année dernière, a été arrêté par la police alors qu’il tournait une vidéo « live » de riverains bloqués par la police au niveau du secteur de l’ambassade américaine, révèle le journal Le Soir.
L’information est confirmée par le parquet et Me Olivier Martins, avocat du journaliste belge, qui avoue n’avoir pu rencontrer son client, depuis son interpellation. Ses confrères dénoncent quant à eux, une disparition sur la personne de Cheffou, « mis arbitrairement en garde à vue pour avoir simplement exercé son métier… », peut-on lire sur le site de Cité24. Mardi, le média a relayé une vidéo dans laquelle un activiste s’inquiétait de la vie de Fayçal qui, selon lui, pourrait faire les frais d’une mise à mort, une pratique en vogue dans les commissariats, dénonce cet activiste dans la vidéo. « Ne faisons pas de Fayçal, un énième damné de la mort policière ! », écrit l’homme en commentaire de sa vidéo.
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Lundi soir, plusieurs riverains de la zone de l’ambassade américaine à Bruxelles étaient empêchés de rentrer chez eux en attendant le passage du convoi du président Joe Biden arrivé au sommet de l’Otan, avait rapporté en direct Fayçal Cheffou, sur la chaîne Cité 24 dont les studios se trouvent juste à côté de la scène.
À un moment, une policière lui demande de reculer de 50 mètres. “Ici visiblement, les policiers ont inventé des règles”, s’indigne le vidéaste toujours en direct. La policière veut ensuite contrôler son identité. En réaction, Fayçal Cheffou demande à son tour l’identité de la policière. Cette dernière accepte et laisse s’approcher Fayçal Cheffou pour filmer son matricule. C’est alors que les images se bousculent et que l’on entend le vidéaste sommer la policière de ne pas prendre son téléphone. La vidéo s’interrompt brusquement. Fayçal venait d’être arrêté par la police.
L’homme n’est pas à sa première interpellation, rappelle Le Soir. Le 31 janvier dernier, alors qu’il couvrait une manifestation contre les mesures Covid, Fayçal Cheffou avait été placé par la police assis, les mains attachées dans le dos et le visage couvert, très près d’une déjection de cheval, selon un article de Cité 24.
Il a été également la cible de la police en mars à Saint-Josse pendant qu’il filmait une interpellation. Son domicile avait par ailleurs été perquisitionné dans une procédure judiciaire le concernant. La justice montoise lui reproche en effet d’avoir usurpé la fonction de journaliste en présentant une fausse carte de presse au procès de la petite Mawda, tuée d’un coup de feu lors d’une course-poursuite entre la police et un véhicule transportant des migrants en mai 2018.