Faux projet immobilier au Maroc : une Française, victime d’une arnaque amoureuse

Carole, une célibataire de 50 ans, a été arnaquée par son compagnon dont elle a fait la connaissance sur un site de rencontre. Dans une confiance totale, elle a donné d’importantes sommes d’argent à ce dernier en vue de la construction et de la décoration d’une maison au Maroc.

La quinquagénaire a été flouée par cet amant avec qui elle a été en relation pendant 8 mois. « Ce n’était pas une histoire très sérieuse au départ. J’ai trouvé cet homme sur une application de rencontre et je l’ai choisi sur son physique. Il avait un torse magnifique et j’adore ça. Je suis célibataire depuis 3 ans et je me fais un peu plaisir depuis. Je n’ai plus très envie d’habiter avec un homme et je cherche plutôt des relations légères. Je n’ai pas honte de ça. Mes amies sont au courant. Mes enfants aussi. […] C’est arrivé que ma fille en particulier me dise qu’elle pensait qu’un homme n’était pas fait pour moi, pour celui-ci elle n’avait rien dit. Et pourtant elle l’a vu plusieurs fois. Comme moi, elle ne se doutait pas que ça pouvait être un voleur », confie Carole.

« J’étais bien avec lui. C’est pour ça que j’ai commencé à me projeter. […] On a parlé d’avoir un endroit à nous, où aller en vacances. Ça me semblait être une bonne idée. Il avait un projet de maison au Maroc qui était déjà bien avancé. J’ai adoré l’idée. On y avait été sur un week-end et j’avais beaucoup aimé. Il m’a montré des photos, il m’a parlé de ce qu’il voulait faire. Louer quand il n’était pas là mais en profiter le maximum pendant l’hiver en France. J’étais tout à fait d’accord avec ça. Alors quand il m’a proposé de participer pour que ce soit aussi un peu ma maison, je n’ai pas réfléchi. J’étais comme une petite folle. Je me suis pas posée de questions quand il a commencé à me demander de l’argent, très régulièrement et de plus en plus, je croyais payer les travaux d’une maison au Maroc. Notre maison », détaille-t-elle.

La quinquagénaire ajoutera : « Je pensais avoir un retour sur investissement. Ça a duré 5 mois comme ça. Il me montrait des photos. Il me faisait choisir des choses. Par hasard, je n’avais pas le temps pour y retourner à cause de mon travail. C’est ce qui lui a permis de gagner du temps, et plus d’argent. Dès qu’il a été question que j’aille voir ce qui se passait sur le chantier, il a disparu. » En tout, Carole dit avoir donné plus de 12 000 euros à son compagnon ; une somme qui, estime-t-elle, « n’était pas disproportionnée au regard des travaux et de la décoration qu’il y avait à faire ». « Je me suis surtout sentie bête quand il a disparu et que j’ai retrouvé chez moi des choses que j’avais déjà achetées pour là-bas, des draps, des coussins. »

La mère célibataire avoue hésiter à porter plainte. « Je ne sais pas si j’ai envie de lancer une procédure comme ça où je vais devoir répéter que j’ai cru quelque chose d’aussi stupide et où j’ai fait des chèques sans vérifier où ça allait. Le dernier chèque, qui n’avait pas été encaissé, je l’ai fait bloquer. […] Je crois que j’étais un peu amoureuse, donc je gère le sentiment d’avoir été trahie et celui d’avoir été larguée par un homme que je commençais à aimer. Je suis surtout triste, pas tellement en colère. Je crois que la plainte c’est un geste de colère. Ça viendra peut-être plus tard mais pour l’instant j’en suis loin. Je me reconstruis doucement. Je suis avec mes proches. Je me tiens éloignée des hommes. Je vois un psy. Je me concentre sur moi. »