Farid Balhoul, jeune conseiller municipal, s’est donné pour but y compris ceux qui sont passés par la case prison. « Tout a débuté par une embrouille », se souvient en souriant Farid Balhoul. Depuis mars 2008, ce jeune élu de la majorité municipale, né à Tonneins, il y a vingt-six ans et d’origine marocaine a débuté son aventure citoyenne en se faisant remonter les bretelles par Bernard Guiraud qui était alors adjoint aux sports.
« À l’époque, c’était fin des années 90, nous créions du désordre sur la plaine des sports », raconte le jeune homme, « j’ai été convoqué dans le bureau de l’actuel maire et il m’a demandé de relever un challenge : si durant les deux mois d’été il n’y avait plus de désordre, alors la confiance pourrait s’instaurer. »
Ce fut chose faite et Farid est devenu, très vite, un des piliers de la commission initiatives jeunes créée par Bernard Guiraud, en 2002.
Animation
Autant dire que celle d’aujourd’hui, maintenant qu’il est passé de l’autre côté de la barrière de celle des élus, lui tient d’autant plus à coeur qu’il a fait de l’animation de jeunes publics son métier alors qu’il était destiné à la mécanique et à l’électricité automobile, bardé de diplômes professionnels dans ces deux spécialités qu’il avait embrassées sur les conseils paternels, sagement suivis.
Certes, le jeune homme dit parfois qu’il « a le blues de la mécanique » mais que finalement, sa véritable vocation est de travailler avec des jeunes.
Après la « grande aventure d’Albatros » dit-il, dont il est licencié économique, il est salarié permanent de la CdC Coeur du Médoc en tant qu’animateur au CLSH primaire. C’est d’ailleurs en s’appuyant sur cette structure des 6-14 ans qu’il va passer le dernier module de l’examen pour devenir AJTS (Animateur jeunes en territoire sensible) spécialité enseignée uniquement au Creps de Talence, pour toute la France.
Jardinage et livre d’or
Son projet d’animation est de créer un lien, sur six mois, à compter de juin, entre les enfants du CLSH et les personnes âgées de la maison Saint-Léonard. Au programme : jardinage et écriture d’un livre d’or où les témoignages des aînés et les souvenirs de leurs dix ans et ceux des jeunes d’aujourd’hui s’intercaleront avec ceux des parents d’aujourd’hui.
Le seul souci, mais il se réglera sans doute, est de transporter les enfants de Gaillan à la maison de Saint-Léonard, un mercredi par mois.
Sa vision de l’avenir
Farid parle encore de la vision de son avenir : « Aider les jeunes à tout prix. N’en laisser aucun de côté et surtout pas ceux qui sont passés par la case prison. »
À la prochaine réunion de la commission destinée aux jeunes dite projet de vie locale, programmée pour le samedi 2 mai à 10 heures, en mairie, Farid promet de mettre en place un système pour que le rendez-vous mensuel ne soit pas le seul lien entre élus et jeunes qui veulent s’impliquer dans l’élaboration d’un projet.
« Il faut que nous nous parlions entre les rendez-vous », dit-il, espérant que ceux-ci déboucheront bien vite sur l’un des projets évoqués lors de la première rencontre qui consiste à faire une séance collective de rédaction de CV et de lettres de motivation.
Pour compléter le portrait de Farid Balhoul, « mais, là c’est trop » dit-il, presque timidement, il est aussi dirigeant de l’équipe de football de moins de 18 ans et responsable administratif de la section seniors créée il y a deux ans, dont il dit fièrement que « les résultats sont là ».
Et finalement, Farid Balhoul résume son but envers les jeunes : il faut qu’ils reprennent goût à une logique : « Tu travailles, tu fais un peu de sport, tu as du loisir. » À bon entendeur...
Source : Sud Ouest - Sylvaine Dubost
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