Textile : les carnets de commandes pleins jusqu’à fin janvier !

10 décembre 2007 - 23h02 - Economie - Ecrit par : L.A

Oubliée la crise de 2005 ! Le secteur du textile, dont les exportations ont atteint à fin octobre 25 milliards de DH, en hausse de 5% par rapport à la même période de l’année précédente, se porte bien. Selon l’Association marocaine des industries du textile et habillement (Amith), les exportations de 2007 pourraient atteindre le niveau record enregistré au cours de l’année dernière qui a été, déjà, une année exceptionnelle.

Cette prévision est corroborée par l’état d’esprit des entreprises qui se disent satisfaites. Selon le représentant d’un donneur d’ordre étranger, il est même « impossible de placer aujourd’hui une commande même petite ». Et de poursuivre : « Cela prouve que le Maroc constitue un marché important et surtout incontournable pour les donneurs d’ordre étrangers, particulièrement européens ». Une déclaration qui confirme, comme le précise Mohamed Tazi, DG de l’Amith, « le retour des clients européens qui se sont détournés, ces deux dernières années, du Maroc.

Plusieurs donneurs d’ordre et centrales d’achat, notamment Carrefour, Induico ou encore Auchan, sont revenus pour toutes les commandes de réassort. Ils ont compris que le Maroc est incontournable, même s’ils ont réalisé de bonnes affaires en Chine ». Et la tendance enregistrée aujourd’hui par la fabrication court terme atteste de l’intérêt des donneurs d’ordre européens pour le pays. En 1997, la production court terme représentait 80% des exportations de textile. Cette part est tombée à 33% en 2003, avant de revenir à 80% en 2007. Une grande partie des commandes provient du groupe Inditex (propriétaire de la marque Zara et Massimo Dutti). Mango ou le groupe Induico ont également passé d’importantes commandes auprès des entreprises marocaines. Le marché français, dont une grande partie des centrales de distribution est revenue au Maroc, a également bien repris.

Le volume et la valeur des commandes ne sont cependant pas divulgués, mais les industriels soulignent qu’ils ont « une visibilité jusqu’à fin janvier ». Que se passera-t-il après, sachant que les quotas sur les exportations chinoises vers l’Europe seront supprimés à partir du 1er janvier ?

Cette échéance ne semble pas inquiéter outre mesure les industriels du textile. Car, aujourd’hui, il est clair, disent-ils, au regard du niveau des commandes, que « les donneurs d’ordre ont conscience que le Maroc, et le bassin méditerranéen de façon globale, est incontournable pour le réassort. Et même sans les quotas, ils continueront à venir travailler avec nous ». Dans le même ordre d’idées, le DG de l’Amith indique que « tous [leurs] clients ont compris que la bataille ne porte plus sur les prix ou sur la fabrication des produits de mass market, mais davantage sur la proximité des fournisseurs ». Ce qui constitue, de l’avis d’un industriel français implanté à Casablanca, une opportunité pour le Maroc qui devient une véritable plateforme pour les industriels étrangers. Ce qui justifie certainement le choix fait par le groupe américain Diesel et l’italien Max Mara d’y implanter des plateformes de fabrication, comme l’avait fait Decathlon. Ces deux projets verront le jour courant 2008.

Les industriels ne s’inquiètent donc pas pour l’après 2008. Même plus, les entreprises marocaines sont intéressées par un rapprochement, pourquoi pas ?, avec des entreprises chinoises. Maroc Sourcing devait justement être l’occasion d’une première prise de contact avec des fournisseurs d’intrants chinois (fils, accessoires et tissus). Mais le rendez-vous a été manqué, une vingtaine d’entreprises chinoises n’ayant pas pu faire le déplacement à Casablanca faute de visas.

Le marché américain est en baisse de 24%

En tout cas, les Marocains ne perdent pas espoir car la Chine offre, dit-on à l’Amith, de grandes opportunités de sourcing. Et l’achat des matières premières chinoises permettra, malgré la contrainte d’origine, au produit « made in Morocco » d’être plus compétitif car même si la franchise de 13% n’est pas appliquée, à l’instar des intrants provenant de Turquie par exemple, elle est compensée par le prix bon marché.
Bref, le secteur affiche une bonne santé. Seule ombre au tableau, les exportations sur le marché américain sont en baisse de 24%. Deux raisons à cela selon l’Amith : la baisse du cours du dollar et « le phénomène Inditex » qui donne du travail à toutes les entreprises textiles qui, de ce fait, ne peuvent s’engager ailleurs... En principe, cette situation ne doit pas être une source d’inquiétude sachant que, si le billet vert se redresse et que les volumes ne se déprécient pas, la valeur des exportations s’améliorera

La vie éco - Aziza Belouas

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Textile - Croissance économique - Exportations

Ces articles devraient vous intéresser :

Camions attaqués en Europe : le Maroc hausse le ton

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé lundi les récentes attaques d’agriculteurs européens contre des cargaisons de fruits et légumes marocains, faisant observer que l’Union européenne (UE) tire davantage profit de...

Maroc : boom des exportations automobiles à fin novembre 2023

Les exportations de voitures ont augmenté de 30,2 % à fin novembre 2023 par rapport à la même période de l’année précédente, atteignant plus de 130,64 milliards de dirhams (MMDH).

Maroc : la croissance économique s’accélère

Le Maroc a enregistré une croissance économique de 4,1 % au quatrième trimestre 2023, contre 0,7 % au cours de la même période de 2022, révèle le Haut-commissariat au plan (HCP).

Economie marocaine : les prévisions du HCP pour 2025

Le Haut-commissariat au plan (HCP) a publié mercredi les principaux points du budget 2025. On y apprend entre autres que la croissance économique du royaume devrait s’établir à 3,8 % cette année.

Pastèque et sécheresse : le casse-tête marocain

Faut-il continuer à produire de la pastèque rouge qui nécessite une importante quantité d’eau et épuise les sols, alors que le Maroc connaît la pire sécheresse depuis quatre décennies ? La question divise les producteurs, exportateurs et...

Avocat : Le Maroc inonde l’Europe

Le Maroc continue d’inonder le marché européen de ses avocats. Entre octobre et décembre 2024, le royaume a exporté pas moins de 42 000 tonnes de ce produit vers l’UE. Des chiffres qui risquent de grimper d’ici à avril.

Maroc : les prix des fruits et légumes atteignent des sommets

Au Maroc, les prix des fruits et légumes continuent d’augmenter et de peser sur le budget mensuel des Marocains en raison notamment des exportations.

Maroc : les exportations de pastèques en chute libre

Les exportations marocaines de pastèques ont connu une baisse record au cours des dix premiers mois de 2024, atteignant seulement 113 500 tonnes, soit le niveau le plus bas depuis 2017. La sécheresse persistante et les restrictions de culture dans...

Menace sur la production de myrtilles au Maroc

Le champignon Erysiphe vaccinii, responsable de la maladie connue sous le nom d’oïdium, menace la production de myrtilles au Maroc et dans le monde. C’est ce que révèle une étude menée par l’université d’État de Caroline du Nord.

Tanger Med : les exportateurs marocains en colère

Des exportateurs marocains de fruits et légumes se plaignent de l’engorgement du port de Tanger Med, notant que cette situation affecte la qualité de leurs produits destinés aux pays européens.