Le ministre portugais de l’intérieur, Eduardo Cabrita, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a indiqué que, selon les données de la Commission, seulement un tiers des personnes qui entrent de manière irrégulière dans l’UE, acquièrent par la suite le droit d’asile. Les autres, en théorie, devraient retourner dans leur pays d’origine. En 2019, sur les 490 000 personnes qui ont reçu un ordre d’expulsion, 142 000 ont finalement quitté l’UE, soit moins de 30 %.
Depuis des années, l’UE a signé des accords avec 18 pays dont la Turquie, l’Albanie, le Cap-Vert ou la Biélorussie, afin d’augmenter le taux de retour de leurs ressortissants. Mais sans grand succès. Il a aussi convenu de certaines conditions de retour avec 79 pays d’Afrique dont le Maroc ou la Guinée et avec l’Afghanistan, les Caraïbes et le Pacifique.
Pour la Commission, les opérations de rapatriement rencontrent souvent des problèmes d’identification des migrants et de reconnaissance de leurs nationalités par leur pays d’origine. « Je suis prête à proposer avant l’été des mesures pour restreindre la politique des visas », a indiqué Ylava Johansson, la commissaire européenne à l’Intérieur, à l’issue de la réunion.
Aux Îles Canaries, les arrivées se sont multipliées en 2020, et se sont établies à plus de 22 000 selon Frontex. En janvier 2021, les chiffres ont doublé. En tout, 90 % des arrivées irrégulières sont des ressortissants marocains et algériens.