Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.
Plus de 400 personnes ont été arrêtées avant les attentats du 16 mai à Casablanca. Parmi elles, des groupes comme celui de Fikri, des groupes comme celui qui a volé sept kalachnikovs de la caserne militaire de Taza et des membres du réseau Al Qaïda qui préparaient des attentats contre des intérêts occidentaux dans le Détroit de Gibraltar.
Ce que cela signifie ? Que la justice marocaine a travaillé bien avant les attentats de Casablanca. Et que contrairement à ce que l’on aura pu penser ici ou là, la justice marocaine ne s’est pas mise à arrêter des gens “à la pelle”, dans “l’improvisation la plus totale” des membres présumés des réseaux islamistes dans le pays à la date de la tentative de déstabilisation du Royaume le 16 mai.
S’il y a bien un avant et un après 16 mai dans l’histoire de ce pays, pour la justice marocaine, les attentats n’ont fait qu’accélérer un processus qui avait connu son summum avec l’arrestation en décembre dernier de plusieurs membres du réseau Al Qaïda au Maroc.
Parmi les 1042 ou les 1048 (1042+ 6 chiites marocains !) personnes arrêtées, beaucoup sont membres de groupuscules intégristes interdits au Maroc. Malgré le scepticisme affiché d’un certain nombre d’observateurs nationaux et internationaux, face à la force de frappe d’un mouvement comme celui de la Salafya Jihadia ou Assirat Al Moustakim, les procès en cours à Casablanca notamment, démontrent chaque jour un peu plus que ces mouvements sont bien des mouvements organisés.
Un simple exemple : lors de la comparution de Zakaria Miloudi mercredi, celui-ci avait déclaré à la cour qu’il n’avait jamais entendu parler du mouvement Assirat Al Moustakim. Le même jour, Abdelkrim Chadli, autre théoricien présumé de la Salafya Jihadia, a reconnu l’existence du mouvement intégriste devant la cour et affirmé que Zakaria Miloudi en était l’Emir. L’existence de mouvements extrémistes portant des noms distincts mais à la démarche similaire est aujourd’hui démontrée : le salafisme ou le retour à la pureté ne se limite plus à la seule démarche intellectuelle mais à travers sa propre loi. Lors des procès de Casablanca, on se souviendra pendant longtemps encore des membres du groupe de Fikri refusant de se lever à l’arrivée des membres de la Cour, manière de réfuter la légitimité de la justice des hommes.
Malgré l’arrestation du groupe de Fikri, d’une partie de celui de Abou Hafs et la condamnation en février dernier de la cellule de Al Qaïda qui tentait de commettre des attentats à partir du territoire marocain, beaucoup de choses auront été dites sur “l’incompétence” des services de renseignements marocains parce qu’ils n’auraient pas vu venir les attentats du 16 mai.
Mais, le fait que des arrestations dans les milieux de la nébuleuse intégriste implantée localement aient eu lieu bien avant les attentats prouve que les critiques étaient d’une sévérité qui ne se justifiait guère. Lorsque l’islamiste jordanien Abou Moussa Zarkaoui lance une fatwa autorisant les musulmans à tuer d’autres musulmans et que quelques semaines plus tard explosent des bombes humaines à Ryad puis à Casablanca, il paraît impossible que des services ,aussi performants soient-ils, puissent arrêter à temps la machine de la terreur.
Et, s’il est un reproche à faire aujourd’hui, c’est bien le fait que la menace de la terreur islamiste ait été “cachée” à une population marocaine réveillée brutalement de sa somnolence le 16 mai dernier.
Ce que l’on ne peut occulter non plus depuis le 11 septembre 2001, c’est que près d’une dizaine de Marocains ou d’origine marocaine ont été arrêtés aux Etats-Unis, en Europe, en Arabie Saoudite et en Afghanistan. Certains d’entre eux se trouvent toujours à Guatanamo, et deux Marocains sont directement liés avec les attentats de New York et de Washington.
Zakarias Moussaoui, le Français d’origine marocaine, risque la peine maximale , sinon capitale aux Etats-Unis et Mounir El Motassadeq , membre de la cellule de Hambourg (Allemagne), a été la première personne jugée en Allemagne à 15 ans de prison , dans le cadre des attentats du 11 septembre.
Libération
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