La bonbonne de gaz vendue au Maroc devrait voir son prix augmenter progressivement pendant trois ans, vient de révéler le Premier ministre Aziz Akhannouch.
Il y a quelque chose de nouveau au royaume chérifien : une exceptionnelle célérité dans la mise en oeuvre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), un programme d’envergure qui, depuis le 27 juin, est doté d’un fonds de soutien spécial d’un montant de 10 milliards de dirhams (910 millions d’euros) sur les cinq prochaines années, et qui sera réévalué après 2010.
Dans son discours du 18 mai 2005 consacré au développement humain et à la lutte contre la pauvreté, le roi Mohammed VI donnait, en même temps qu’un souffle d’espoir à la nation, trois mois au gouvernement pour traduire concrètement « le chantier du règne ». Le discours, résolument progressiste, se fixait l’objectif ambitieux - et réaliste ? - de hisser le Maroc au niveau des pays développés, et rappelait également la nécessaire adhésion de tous, partis politiques, société civile, ONG et acteurs économiques.
Face à l’acuité des problèmes sociaux - misère, chômage, analphabétisme, etc. -, le gouvernement s’est aussitôt attelé à la tâche pour finaliser en un temps record la convention de financement de l’INDH. Les ministres l’ont signée le 27 juin, à Agadir, lors d’une cérémonie présidée par le souverain. Cette convention établit la création d’un Fonds de soutien à l’INDH, créé par anticipation sur la loi de finances de 2006 et qui sera essentiellement financé par l’État (les collectivités locales et la coopération internationale contribuant à hauteur de 20 %).
L’INDH marque une vraie rupture puisqu’elle institutionnalise l’action sociale, qui souffrait auparavant d’un défaut chronique de coordination et d’efficacité. Il s’agit dorénavant d’assurer sa pérennité en l’inscrivant dans une stratégie globale. Transparence, contrôle des dépenses, simplification des procédures et rapidité d’exécution... autant de concepts dont les Marocains sont peu coutumiers. De la conception à la réalisation, il n’y a parfois qu’un pas, que l’État franchit d’autant plus rapidement qu’il y a urgence. À charge pour lui de continuer sur sa lancée en élaborant le plan d’action global de l’INDH, qu’il doit présenter au roi en septembre. Loin de l’effet d’annonce, la démarche semble pragmatique : la vision est claire, l’agenda précis et la volonté politique forte, comme en témoigne la nomination par Mohammed VI, le 22 juin, de treize walis et de quatorze gouverneurs (voir J.A.I. n° 2320). Le roi leur a rappelé de développer leur région en veillant à placer toujours l’homme au centre de leur action. Une doctrine on ne peut plus humaniste.
Yasmina Lahlou - Jeune Afrique l’Intelligent
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