Le phénomène des immigrés dans les rues de Barcelone ne date pas d’aujourd’hui. Mais c’est en 1997 que le phénomène des mineurs dans la rue de Barcelone commence à être remarqué.
Depuis cette date, plusieurs associations ont commencé à travailler avec ces mineurs. C’est en 1998 que la situation de ces enfants mineurs dans la rue qu’est traitée à un niveau public. En effet, une série d’articles de presse feront la lumière sur une soixantaine d’enfants qui dorment sous un tunnel ferroviaire. C’est à ce moment que l’administration publique concernée réagit.
Des rencontres et des discussions sont entamées avec ces enfants pour savoir d’où ils viennent et comment ils sont arrivés à Barcelone.
Pour plusieurs d’entre eux, ce sont les camions qui les ont déposés en Espagne. Ils iront de ville en ville et de rues en rues.
Que dit la loi catalane ? “Tous les enfants sont égaux. Il n’y a pas d’enfants espagnols ou d’enfants immigrés. Les mêmes droits et les mêmes avantages des enfants espagnols sont ceux des immigrés et quelle que soit leur origine”, affirme, aux Nouvelles du Nord,
M. Vicenç Galea, membre de la de la plate-forme citoyenne.
Selon M. Galea, malgré cette prise de conscience le problème ne s’améliore pas. En effet, les enfants continuent à vivre dans la rue et de ne bénéficier d’aucun soutien. “J’estime que ces enfants sont maltraités par l’administration publique et notamment la Direction générale d’attention au mineur (DEGAM). Aucun effort n’est fourni pour leur trouver des familles d’accueil. Et même les centres qui leur sont réservés sont dans un état pitoyable”, précise-t-il. Rappelons que la DEGAM est chargée, à travers des centres d’accueil, de trouver des familles pour ces enfants et de veiller à leur santé et à leur éducation.
Aujourd’hui, les enfants passent leurs journées dans des centres de journée (Centros de dia) qui ne devraient accueillir que des enfants âgés de moins de 5 ans, avec une capacité de 25 places. Cependant, “ces centres acceptent des enfants de plus de 10 ans et dépassent parfois le nombre de 60”, précise
M. Galea. De plus, étant des centres de jour, les enfants mineurs abandonnent ces centres durant l’après-midi. Ils sont ensuite accueillis dans des auberges de nuit, seulement pour dormir.
Par ailleurs, M. Galea assure que la DEGAM n’a réussi à placer aucun enfant au sein d’une famille, alors que c’est une de ses principales missions. “Tout dans la stratégie d’action de la DEGAM est de travers. Il n’y a pas de volonté pour améliorer la situation de ces immigrés dans la rue”, s’indigne-t-il.
Aujourd’hui, ils sont plus de 300 marocains mineurs dans les rues de Barcelone. Une grosse majorité sont de Béni Makada et “certains réussissent à se faire une vie et à s’intégrer. Plusieurs d’entre eux collaborent avec nous pour aider leurs compatriotes à sortir de la rue”.
Les Nouvelles du Nord