Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.
Le groupe Darga (traduisez Cactus) est un des groupes-phare de la musique jeune au Maroc. Composé de 10 musiciens, le groupe sort un album en 2008 intitulé "Stop-Baraka". Pour ces jeunes, la musique est l’expression de « ce qui se passe actuellement au Maroc et sur les réels problèmes de la jeunesse ».
Badre Belhachmi (Pedro pour les intimes), le guitariste, nous parle ici de la philosophie de Darga.
Parlez-nous de Darga.
Le choix du nom de Darga est venu très naturellement dans le sens que le groupe a réussi à résister depuis 7 ans déjà. On savait dès le départ que ça allait être dur et on a pris le risque d’affronter de nombreuses difficultés : manque de moyens, position de la culture dans la politique de l’Etat qui ne constitue nullement une priorité. On devait également assumer nos références musicales et les imposer comme étant une partie de la musique marocaine du fait qu’on a grandi avec et qu’on n’est pas allé les chercher ailleurs mais on les a trouvées au Maroc ; en même temps nos paroles piquent ceux qui s’ y reconnaîtront ...
Le groupe a commencé en 2001 lors de la rencontre de deux groupes, le 1er constitué des étudiants des Beaux-Arts et le deuxième un groupe du quartier Beauséjour.
Darga a posé sa candidature pour L’Boulevard 2001 et été primé comme groupe révélation de l’année. Après, les dates se sont enchaînées et depuis 2006, le groupe entame une carrière internationale : Espagne, Belgique, France, San Marin, Suède ...
Dans quel style musical évoluez- vous ?
En toute vérité, on n’aime pas coller une étiquette à la musique qu’on joue dans le sens que c’est un mélange de toutes les influences des membres de groupes. C’est ce qui fait notre force car on estime que la différence constitue une richesse.
Vos paroles, à connotation contestataire, ne vous paraissent-elles pas un lèse-espoir pour les jeunes ?
Personnellement, je pense que le groupe, via ses paroles, ne fait que mettre de la lumière sur ce qui se passe actuellement au Maroc et sur les réels problèmes de la jeunesse. On utilise ce vent de changement qui souffle sur le Maroc pour montrer aux décideurs, qui sont rarement sur le terrain, que la jeunesse a besoin de sentir ce changement et qu’elle a besoin que les décideurs s’attaquent à ce qui constitue une priorité pour la majorité de la population.
Quand vous dites stop-baraka, quel est votre principal message ?
On dit stop-baraka, pour tout ce qui va mal au Maroc, on le dit pour tirer une sonnette d’alarme qui dit qu’on a besoin de changement, et que la jeunesse a besoin de vivre dignement. Mais en même temps Stop-baraka, l’album prouve que le Maroc est sur la bonne voie. C’est une reconnaissance tacite que la liberté d’expression a fait des progrès. Certes il y a toujours des points noirs, mais en comparant le Maroc aux années de plomb, c’est un bon départ ...
Que pensez-vous de Nayda, comme mouvement culturel et artistique ?
Pour la Nayda, je pense que c’est un mot purement commercial pour vendre et montrer que le changement est là. Alors que tant qu’il n’y a pas de structures et d’infrastructures qui aident l’artiste à s’épanouir, tant que le BMDA ne donne pas aux artistes leur dû, tant que les festivals sur le territoire national ne traitent pas l’artiste marocain de la même manière que l’artiste étranger, tant que le budget de l’Etat en matière de culture est très restreint, tant que les choix des personnes qui décident en matière de culture n’est pas le bon « ghadi tab9a na3sa ». Si on voit qu’il y a des groupes ou des artistes qui font bouger la scène actuelle, il faut savoir qu’ils le font par leurs propres moyens et par sacrifice pour ce Maroc qu’on aime tant.
Un mot pour vos fans.
Le Maroc nous appartient et tant qu’il y a la jeunesse, il y a de l’espoir
Pour en savoir plus sur l’album et sur le Groupe : www.darga.info
Source : Libération - Mounir Bensalah
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