Cri de détresse d’un Marocain en prison en France

28 avril 2025 - 17h00 - France - Ecrit par : P. A

En détention provisoire dans l’attente de son procès prévu en juin, Driss, accusé de trafic de stupéfiants, a demandé vendredi sa libération afin de soigner une rechute de cancer. Le tribunal de Montauban a rejeté sa requête.

Lors de sa comparution vendredi devant le tribunal de Montauban, Driss a sollicité une libération pour raison sanitaire. « Le retour de mon cancer est avéré, là où j’ai été opéré », avance-t-il. Poursuivi pour avoir participé à un vaste trafic de stupéfiants, l’homme âgé de 50 ans est retourné en détention provisoire à la maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne) après que l’avocat de l’un des prévenus a demandé un report à l’audience du 7 avril dernier. La nouvelle audience est prévue en juin, fait savoir La Dépêche.

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Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par les autorités françaises, Driss a été arrêté alors qu’il se rendait au Maroc via la France. « Avant mon arrestation, j’avais pris un rendez-vous pour un scanner, mais j’ai été arrêté dans mon trajet pour le Maroc, alors que je devais aller à l’enterrement de mon frère », explique-t-il. Comme leurs parents, le frère du quinquagénaire d’origine néerlandaise est décédé du cancer de la thyroïde. Selon ses dires, le médecin de la prison de Seysses a confirmé le diagnostic posé par son médecin néerlandais.

Son avocat s’étant absenté à l’audience de vendredi, Driss s’est vu commettre un autre d’office. La substitut du procureur, Alice Gardair, s’oppose à sa demande de libération. « Il a la même situation que début avril. Il persiste un risque flagrant de réitération. Il ne possède pas de domicile en France », développe-t-elle, mettant en avant ses peines d’emprisonnement « colossales » au Maroc (14 ans pour vol, extorsion et stupéfiants) et en France (2 ans à Agen, en Lot-et-Garonne, pour trafic de stupéfiants et corruption active de surveillants de prison).

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La demande de Driss est basée « sur une raison médicale », défend son avocat commis d’office, qui demande de le mettre sous bracelet électronique pour lui permettre de « se soigner convenablement ». « Je ne veux pas fuir, je suis prêt à laisser mon passeport et à porter un bracelet électronique dehors. Le cancer est héréditaire. J’ai perdu mon père, ma mère et mon frère », plaide le prévenu. Mais au final, sa demande ne sera pas acceptée. Les juges ont décidé de son maintien en détention jusqu’à son procès en juin.

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