Après le séisme, le défi éducatif du Maroc sous les tentes
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Photo : Midi Libre - Célian Guignard
Le passage de Tanger Med, l’immense complexe industrialo-portuaire du nord du Maroc, relève d’un parcours de combattant pour les convois humanitaires. De quoi agacer les personnes ou associations venues apporter leur aide aux victimes du puissant et dévastateur séisme qui a frappé une partie du royaume.
Difficile pour les convois humanitaires de traverser le port Tanger Med, grand de 1 000 hectares, pour rejoindre le Haut-Atlas, région touchée par un violent tremblement de terre survenu dans la nuit du vendredi 8 septembre à samedi. Un convoi humanitaire, parti mardi d’Aveyron et de Lozère, en a fait l’amère expérience. Quatre utilitaires arrivés d’Occitanie, et remplis à craquer de 80 m³ de dons, sont garés sur une aire d’attente de la douane pendant des heures. « Je pense que l’on en a pour au moins quatre ou cinq heures d’attente », évalue Hervé Durand, le président d’Emmaüs Millau auprès de Midi Libre, avant de conseiller aux autres chauffeurs d’essayer de dormir.
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Cinq fourgonnettes immatriculées en Espagne – un convoi humanitaire de l’ONG « Policia Amigo » – étaient stationnés près des quatre camions. L’inspection des véhicules se fera des heures plus tard. De quoi contraindre certains chauffeurs à passer la nuit à la belle étoile et d’autres dans les cabines des véhicules. Le lendemain, ils n’étaient pas au bout de leurs peines. Les Espagnols de « Policia Amigo » rejoignent leurs véhicules. « Nous sommes arrivés, hier (le 26 septembre), à 17 h. Nous étions dans un hôtel que nous connaissions déjà », confie l’une des bénévoles. « Pourquoi toutes ces humiliations, toutes ces difficultés ? Nous avons des informations qui nous parviennent depuis le Haut-Atlas. La nuit, il commence à y faire très froid. Ça gèle même. Nous avons tout le matériel nécessaire. Bien sûr qu’il faut nous contrôler. Mais pourquoi ne pas nous faciliter le passage ?", questionne-t-il.
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Face aux attentes interminables, Espagnols, Français, Marocains installés à l’étranger ou binationaux, crient à l’indignation. « Tanger Med, ça a toujours été la merde, regrette un autre volontaire franco-marocain. Ce sont des emmerdeurs, des corrompus. Ils s’en foutent de nous. Ils le font exprès. Ils veulent tous leur billet. J’adore mon pays, mais quand je vois ça, oui, j’ai honte. Le Maroc, c’est la tolérance et l’hospitalité. Pas toutes ces conneries. » Jeudi marquera la fin de leur calvaire. Les véhicules de l’ONG « Policia Amigo » sont inspectés aux alentours de 14 h, ceux des Aveyronnais et des Lozériens suivront trois heures plus tard. Alors que ceux-ci voient leurs difficultés se conjuguer au passé, de nouvelles personnes se plaignent dans le bureau de l’ordonnateur adjoint.
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« Nous, on est d’abord partis à Ceuta, témoigne l’un des quatre jeunes franco-marocains, venus de Millau et de Montpellier. On a traversé la ville. Une fois à la douane, on nous a dit qu’il n’y avait plus d’échanges de marchandises entre l’enclave et le Maroc et qu’il fallait faire demi-tour. On s’est pris la tête avec les douaniers. Notre ami a failli se faire arrêter. On a réussi à calmer la situation avant de reprendre le bateau pour Algésiras et de refaire des billets pour Tanger Med. » Ils ont eu du mal à faire face à cette réalité. Ces jeunes habitués depuis toujours à effectuer la traversée s’agacent contre les bakchichs que certains particuliers et associations « se résignent à verser pour fluidifier les contrôles. » « Ils (les douaniers) le paieront, un jour ou l’autre, s’étrangle ce Montpelliérain. Demander de l’argent à des gens qui viennent simplement aider. Ça rend fou. »
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