Le prince héritier Moulay Hassan, 21 ans, est suivi par des milliers d’abonnés sur les différents comptes qui lui sont dédiés sur Instagram, Facebook et TikTok.
Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.
Son Altesse Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, Émir de l’État de Qatar,
Excellence, le Président Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité Nationale Palestinienne,
Altesses, Excellences, Éminences,
Mesdames, Messieurs,
C’est pour Moi un motif de joie et de fierté que de M’adresser à cette Conférence internationale pour la défense d’Al-Qods, qu’abrite l’État frère de Qatar. A cet égard, Je tiens à adresser Mes vifs remerciements à Mon honorable frère, Son Altesse Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani qui a bien voulu accueillir cette importante rencontre, dont la tenue intervient en application d’une résolution de la Ligue des États Arabes.
Je voudrais également saluer les efforts louables que poursuit Son Altesse pour faire avancer la réconciliation nationale palestinienne, qui figure en tête des objectifs de l’Action Arabe Commune.
La participation à cette assemblée d’une élite d’éminentes personnalités politiques, religieuses et du monde des droits de l’homme et des médias, traduit notre volonté commune de relever l’un des défis chroniques qui se posent à la paix mondiale dans la région du Moyen-Orient.
Ce qui confère une importance particulière à cette conférence internationale, c’est le fait qu’elle se tient dans une conjoncture régionale et internationale délicate, marquée par le piétinement inquiétant du processus de paix. Cet achoppement est dû à l’entêtement des autorités israéliennes et à leurs violations persistantes et systématiques des territoires palestiniens occupés. Il tient aussi à la poursuite obstinée de leurs plans visant à porter atteinte aux lieux saints d’Al-Qods Al-Charif et à ses monuments culturels, archéologiques et religieux, notamment la mosquée bénie d’Al-Aqsa. Ces atteintes sont commises en violation flagrante des résolutions de la légalité internationale et des dispositions du droit international, qui considèrent Al-Qods-Est, comme partie intégrante des territoires palestiniens occupés depuis 1967.
Les pratiques illégales et unilatérales visant à modifier le statut général d’Al-Qods, en l’occurrence les excavations, les incursions dans les esplanades de la mosquée bénie d’Al-Qods, surtout Bab Al-Maghariba, la colonisation et la confiscation des terres et des biens, ainsi que les tentatives de judaïsation de la ville sainte, sont autant de facteurs qui sapent les efforts déployés en vue de parvenir à tout règlement fondé sur la solution des deux États. Elles creusent le fossé entre les parties concernées par le dialogue et ne font qu’attiser les démons de l’extrémisme, tout en mettant en péril la sécurité et la stabilité de la région, et en poussant vers l’exacerbation des tensions, des rancœurs et des violences.
Devant cette situation inquiétante, et en assumant la mission qui Nous est dévolue en tant que Président du Comité Al-Qods, issu de l’Organisation de la Coopération Islamique, Nous n’avons cessé d’insister sur l’impératif d’une action résolue de la part de la communauté internationale et des puissances agissantes, pour astreindre Israël à mettre un terme à ces plans expansionnistes et ces pratiques agressives croissantes par lesquelles il cherche à imposer le fait accompli et à décider, seul, du sort d’Al-Qods.
A cet égard, Nous lançons un appel pour mettre au point une stratégie globale multidimensionnelle aux niveaux politique, diplomatique, économique, social, spirituel et culturel, tout en veillant à la coordination et à la complémentarité entre les Actions Communes arabes et islamiques. Il est donc impératif de mobiliser tous les moyens, les ressources et les potentialités pour défendre cette ville usurpée.
Ainsi, sur le plan politique, il faudrait appuyer le plan d’initiative arabe pour la sauvegarde d’Al-Qods, par des actions diplomatiques complémentaires menées auprès de l’ensemble de la communauté internationale. Il nous appartient de souligner, en amont et en aval, qu’il ne saurait y avoir de sécurité, ni de paix, dans la région du Moyen Orient, sans un État palestinien viable, et qu’il ne peut y avoir d’État palestinien viable, sans Al-Qods-Est, comme sa capitale, ouverte sur son voisinage et sur toutes les religions.
Quant au volet spirituel et culturel, il requiert l’intensification des efforts sur le terrain pour préserver l’inviolabilité et la sécurité de la mosquée bénie d’Al-Aqsa et des autres lieux sacrés et pour sauvegarder la mémoire civilisationnelle et culturelle d’Al-Qods. A cet égard, il importe également de renforcer la coordination et l’action commune, avec le Saint-Siège et les Eglises d’Orient, afin qu’ils s’impliquent davantage dans la défense de la ville sainte et la sauvegarde de ses monuments religieux séculaires.
Si la question d’Al-Qods est la cause propre des Palestiniens, dans la mesure où il s’agit d’une terre palestinienne usurpée, elle l’est tout autant pour la Oumma arabo-musulmane, car Al-Qods abrite la mosquée bénie d’Al-Aqsa, première des deux qiblas et troisième lieu saint de l’islam. Mieux encore, c’est une cause juste pour toutes les forces éprises de paix, au regard de la place qui échoit à Al-Qods et à la symbolique qu’elle incarne en termes de tolérance et de coexistence entre les différentes religions.
Sur le plan économique, le renforcement des potentialités et des capacités de résistance de nos frères Maqdissis passe par la mobilisation et l’exploitation de toutes les ressources et de tous les moyens matériels disponibles afin de mettre en œuvre les programmes de développement humain à Al-Qods, de s’opposer à la fermeture des institutions palestiniennes vitales et à la confiscation des terres et des biens dans la ville sainte, et de lever le blocus qui lui est imposé par Israël pour l’isoler de son environnement palestinien.
C’est cette action que Nous entendons voir mener, sous Notre impulsion personnelle, par l’Agence Bait Mal Al-Qods Acharif, à travers la réalisation de plans et de programmes concrets en matière de santé, d’éducation, de logement et d’infrastructures sociales. Cette action vise essentiellement à améliorer la situation sociale et les conditions de vie des populations palestiniennes d’Al-Qods et à les soutenir dans leur résistance au sein de la ville sainte.
Cette stratégie ne peut atteindre l’exhaustivité et la cohérence escomptées que si l’on assure la mobilisation, l’implication et l’adhésion des nouveaux acteurs à sa réalisation, compte tenu de l’influence qu’ils exercent au sein des centres de prise de décision. Il s’agit en l’occurrence de la société civile internationale, des communautés arabes et islamiques, des médias à large audience et bien d’autres entités influentes, dont il convient de mettre à contribution le statut et le rôle, pour la défense de la juste cause d’Al-Qods.
A cet égard, Nous réitérons l’appel que Nous avions lancé en 2009 à l’occasion de la Conférence internationale de Rabat sur Al-Qods, en faveur de la mise en place d’une alliance mondiale entre toutes les forces vives attachées à la paix et convaincues des valeurs de tolérance et de coexistence, en vue de sauver la ville de la paix et d’en préserver le patrimoine commun à la civilisation humaine.
Mesdames, Messieurs,
Si la mise en œuvre de ces propositions pratiques doit s’inscrire dans le cadre d’une vision globale et multidimensionnelle, elle exige, en même temps, l’intensification et la mutualisation des efforts consacrés à la défense d’Al-Qods, et ce, dans le cadre d’une synergie entre l’action officielle et les initiatives populaires. A cet égard, il s’agit de favoriser la complémentarité entre les composantes arabe et islamique de l’action menée à cet effet, et entre celles-ci et les nouveaux acteurs au sein de la communauté internationale.
Nous avons bon espoir de voir cette rencontre internationale apporter un soutien fort à Al-Qods et aux Maqdissis et offrir à l’opinion publique mondiale un éclairage accru quant à la justesse et la centralité de la cause de cette ville spoliée.
Nous implorons le Très-Haut de guider nos pas dans toute initiative de nature à servir la paix et à préserver l’identité de la cité de la paix, de sorte que celle-ci demeure un lieu de convergence, de coexistence et de concorde entre les adeptes de toutes les religions.
Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh."
1 mars 2012
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