Code électoral : Ce qui va changer

9 octobre 2008 - 15h37 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le Conseil de gouvernement d’hier s’est penché sur plusieurs textes relatifs aux prochaines échéances électorales. Le plus en vue concerne le projet d’amendement du code électoral qui devra régir les élections communales et celles des chambres professionnelles. Le texte proposé au Conseil de gouvernement vient après une série de réunions que le ministère a tenues avec les dirigeants des principaux partis politiques.

Ainsi, la principale modification porte sur le quota des femmes sur les listes électorales. En effet, Chakib Benmoussa a proposé un mécanisme de représentativité féminine assez original : une liste électorale ne doit pas contenir trois candidats du même sexe qui se suivent. En pratique, les partis politiques seront dans l’obligation de placer, au moins, une femme après tous les deux candidats sur chaque liste électorale. Il est incontestable que ce nouveau mécanisme, s’il est retenu, permettra une arrivée massive des femmes dans les conseils municipaux. Aujourd’hui, leur présence au niveau de ces assemblées est très insignifiante.

Il est à préciser que cette nouvelle disposition est applicable pour les communes dont la population dépasse 35.000 habitants. D’ailleurs, les élections seront organisées selon le mode de scrutin de listes dans les communes de plus de 35.000 habitants contre 25.000 actuellement. En dessous de ce seuil, c’est le mode de scrutin uninominal à un tour qui sera appliqué. Le maintien de ce double mode de scrutin vise à moderniser la gouvernance dans les grandes villes et à renforcer la représentativité politique dans les petites villes et les communes rurales.

Autre amendement, le seuil de représentativité qui passera de 3 à 5%. C’est le nouveau seuil que les candidats devront franchir pour bénéficier de la répartition des voix exprimées au sein de la circonscription. Cette disposition vise à décourager la balkanisation et la dispersion des voix dans les conseils municipaux. Les petits partis ne se laisseront pas faire. Comme l’année dernière pour les élections législatives, ils ne manqueront pas de monter au créneau pour faire baisser ce plafond à 3%.

L’autre changement de taille porte sur une meilleure maîtrise de l’identité des inscrits sur les listes électorales. Désormais, la carte d’identité nationale sera le seul document nécessaire pour s’inscrire sur les listes. En cas d’absence de cette pièce d’identité et, à titre exceptionnel, le postulant devra produire son cahier d’état civil. Donc finies les possibilités actuelles de fournir les autres pièces officielles ou d’être accompagné par des témoins.

Le financement des campagnes électorales n’est pas en reste. Le projet vise à élargir le champ de la transparence en obligeant les candidats aux élections à produire une déclaration détaillée des sources de financement de leurs campagnes. Il leur faudra aussi prouver les dépenses.

Elections professionnelles

Des élections seront également organisées au sein des chambres professionnelles au cours de l’année prochaine. Les changements à apporter concerneront les listes électorales. Il sera question de pratique réelle de l’activité professionnelle au lieu de se limiter à la résidence comme actuellement. Pour les Chambres d’industrie, de commerce et de services, l’inscription sur les listes sera tributaire du registre de commerce. Ceux qui n’ont pas de registre de commerce devront fournir les patentes.

Source : L’Economiste - Mohamed Chaoui

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Lois - Chakib Benmoussa - Elections - Femme marocaine

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un manuel scolaire aux couleurs "LGBT" fait polémique

Le Parti de la justice et du développement (PJD) a demandé le retrait des manuels scolaires dont les couvertures sont aux couleurs du drapeau LGBT.

Femmes ingénieures : le Maroc en avance sur la France

Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.

Pilules abortives : le Maroc face à un gros problème

Des associations de défense des droits des consommateurs dénoncent la promotion sur les réseaux sociaux de pilules abortives après l’interdiction de leur vente en pharmacie, estimant que cette pratique constitue une « atteinte grave à la vie » des...

Les MRE pas près de voter

Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.

Écoles privées au Maroc : mauvaise nouvelle pour les parents

Mauvaise nouvelle pour des parents d’élèves au Maroc. Des écoles privées prévoient d’augmenter encore leurs frais de scolarité à la rentrée prochaine.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Le Maroc confronté à la réalité des violences sexuelles

Les femmes marocaines continuent de subir en silence des violences sexuelles. Le sujet est presque tabou au Maroc, mais la parole se libère de plus en plus.

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.

Love is Blind, Habibi : un candidat irakien insulte les Marocaines

L’émission de téléréalité « Love is Blind, Habibi », sur Netflix, fait face à une vague de critiques suite aux propos tenus par un candidat irakien, Khatab, à l’encontre des Marocaines. Lors d’une interview radio, celui-ci a tenu des propos moqueurs...

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...