Charte euroméditerranéenne pour l’entreprise : le Maroc, bon élève

4 janvier 2009 - 21h38 - Economie - Ecrit par : L.A

« L’économie marocaine a connu d’importantes transformations... ». C’est en ces termes que commence le rapport présenté conjointement par la Commission européenne, les organisations partenaires et les pays méditerranéens partenaires (Meda).

Au terme de 8 mois d’étude, ce rapport dresse un état des lieux incluant les données par pays et évaluant les progrès réalisés dans le cadre de la Charte euroméditerranéenne pour l’entreprise (Charte MED) adoptée en 2004. « Les politiques de l’entreprise de l’UE ont été une précieuse source d’inspiration pour nos voisins méditerranéens », indique cette étude. Celle-ci relève des avancées constantes dans l’élaboration d’un cadre efficace pour la politique de l’entreprise au Maroc. Le pays travaille à renforcer les institutions, à réformer le cadre juridique et réglementaire et à s’inspirer des bonnes pratiques.

De même, il a amélioré l’environnement opérationnel des affaires, l’accès au financement et au marché, la fiscalité, les services à l’entreprise. Il a ainsi adopté une approche participative pour définir les politiques, ce qui contribue à améliorer la qualité de la politique du gouvernement. En revanche, des efforts sont encore attendus du côté du tissu des PME qui représentent 95% des entreprises marocaines.

Priorités identifiées

Les faiblesses concernent la faible valeur ajoutée générée par ces entreprises, une sous-capitalisation, une faible productivité et des compétences limitées en matière de gestion. En ce qui concerne le climat général des affaires, des priorités ont été identifiées : réforme réglementaire et simplification administrative, accès au financement, politique d’innovation et capital humain. Que préconise le rapport ?

D’abord, les efforts pourraient être maximisés par la mise en place d’un cadre global d’apprentissage de l’esprit d’entreprise. En matière de politique d’innovation, l’accent devrait être mis sur des programmes qui tissent des liens entre sociétés marocaines et entreprises à capitaux étrangers pour renforcer leurs compétences.

Pour ce qui est de l’ensemble de la région MED, la prise en compte des orientations politiques fixées dans la Charte euroméditerranéenne progresse bien. Au cours des 3 dernières années, la région a connu une forte croissance économique et s’est engagée dans des programmes de réforme économique structurelle visant à améliorer le climat des affaires et faciliter le développement des entreprises.

Néanmoins, elle reste confrontée à un certain nombre de défis dont les plus pressants sont : la création d’un nombre suffisant d’emplois pour absorber des jeunes de mieux en mieux formés et de plus en plus nombreux à arriver sur le marché du travail, la promotion de l’esprit d’entreprise, notamment parmi les femmes et les jeunes et la réduction du chômage global. En même temps, les entreprises MED doivent innover et se développer pour résister au niveau croissant de concurrence résultant du processus d’intégration économique aux niveaux mondial, euroméditerranéen et régional.

De nouvelles mesures visant à approfondir la coopération euroméditerranéenne en matière de politique d’entreprise et de politique industrielle pour les deux prochaines années (2009 - 2010) ont été prises lors de la dernière réunion euroméditerranéenne des ministres de l’Industrie. Il a été convenu d’intensifier la coopération. Cependant, la convergence avance plus rapidement dans certains pays. Par exemple, des progrès ont été notables en Egypte, au Maroc et en Tunisie, des pays qui ont systématiquement amélioré le climat des affaires.

Rappelons que la Charte euroméditerranéenne a été adoptée par les ministres de l’Industrie en 2004. Depuis, elle guide les politiques des gouvernements des pays MED (Algérie, Autorité palestinienne, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie et Tunisie) en faveur des entreprises privées. Elle représente une plateforme pour la coopération puisqu’elle a été créée dans le cadre du processus de Barcelone.

Source : L’Economiste - Jihane Kabbaj

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