Selon les données du ministère de l’Éducation, 138 centres publics enseignent la langue et la culture arabes dans le cadre d’un « programme dont la phase pilote a été lancée au cours de l’année scolaire 2018-2019 ». « Grâce à ce programme, les élèves de l’enseignement primaire et secondaire apprennent la langue arabe et augmentent leur connaissance de la culture marocaine », explique le gouvernement catalan, soulignant que « l’initiative contribue également à développer l’intégration scolaire et socioculturelle des élèves d’origine marocaine ».
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Les associations pour la défense de l’espagnol dans les salles de classe catalanes n’approuvent pas ce programme scolaire qui pénalise les jeunes inscrits dans les écoles publiques. Elles ne sont pas contre l’enseignement d’une langue non officielle comme l’arabe en Catalogne, mais dénoncent plutôt le fait que ces jeunes ne puissent pas recevoir en espagnol des cours tels que les mathématiques, les sciences sociales, les sciences naturelles, la religion, l’éducation artistique ou l’éducation physique.
« Enseigner une langue étrangère n’est pas mauvais en soi, mais si dans le même temps l’espagnol est relégué au second rang en tant que matière linguistique et en tant que langue véhiculaire, les responsables montrent leur fanatisme et leur mal », explique à Ok Diario, Gloria Lago, présidente de l’association Hablemos Español. Elle dénonce une « exclusion » de la langue espagnole et déplore que les élèves n’aient pas la chance d’acquérir la connaissance dans leur langue maternelle ».
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Dans le même sens, Ana Losada, présidente de l’Assemblée pour une école bilingue de Catalogne, soutient aussi que le problème ne se pose pas puisqu’il s’agit de classes volontaires, mais fait observer qu’il est incohérent « que l’école en Catalogne promeuve des langues qui ne sont pas officielles et que les langues officielles, comme l’espagnol, soient délibérément exclues de l’enseignement dans les écoles publiques ». Cette situation « extrêmement grave » et « totalement illégale », « viole les droits des apprenants », ajoute-t-elle, regrettant que « l’espagnol, la langue officielle et la langue majoritaire, soit exclue de l’enseignement ».
Les deux responsables conviennent que la solution réside dans l’officialisation des deux langues. « Dans tous les pays ayant plus d’une langue officielle sur leur territoire, la co-officialité linguistique s’applique, ce qui permet de choisir une langue pour l’enseignement. C’est ce que nous proposons à Hablemos Español », suggère Lago.