Les revenus issus du tournage de films étrangers au Maroc ont connu une forte augmentation.
Après Rigoletto en avril 2005 et « L’Enlèvement au Sérail » en avril 2006, l’Orchestre Philharmonique du Maroc (OPM) présente cette année au public marocain l’Opéra « Carmen » de Georges Bizet. Un total de 130 à 140 artistes, musiciens, danseurs et solistes donneront pendant une durée de 2h30mn un spectacle de musique classique, de chant, danse et art dramatique.
Plusieurs représentations, dont deux dédiées aux enfants, se tiendront à l’Office des changes à Casablanca, au Théâtre national Mohammed-V de Rabat et au Théâtre royal de Marrakech du 14 au 21 avril.
L’Opéra est issu du travail conjoint de la compagnie nationale « Opéra Eclaté » de Dijon et de l’Orchestre Philharmonique du Maroc. Les instrumentistes et le chœur sont Marocains, les solistes et le chef, Français. Une trentaine d’hommes et de femmes du Chœur National du Maroc y prendront donc part, de même qu’une vingtaine de très jeunes enfants de 5 à 12 ans, sélectionnés par les Ecoles internationales de musique et de Danse de Casablanca et de Rabat. « Les enfants sont très excités et enthousiastes à l’idée de se produire pour la première fois sur scène devant 1.500 spectateurs », a souligné Farid Bensaïd, président de l’OPM, à l’occasion d’une conférence de presse organisée hier à Casablanca, pour présenter l’événement. L’Orchestre Philharmonique du Maroc fête cette année ses dix ans d’existence et est fier de contribuer chaque année depuis trois ans à la réalisation d’un tel événement.
D’ailleurs, il ne s’en cache pas : il s’agit de l’événement phare que ses musiciens préparent toute l’année. Maintenant, la tradition est bien installée et le Maroc aura dorénavant son opéra annuellement.
Les trois opéras déjà présentés ont été le fruit d’une collaboration avec la même compagnie de Dijon « L’Opéra Eclaté ». Il est prévu de prolonger cette collaboration au cours des prochaines années.
Une telle manifestation est rendue possible, indiquent les organisateurs, grâce au soutien financier de Wana, de la Fondation ONA, de l’ambassade de France au Maroc et des Instituts Français de Casablanca, Rabat et Marrakech. « Nous comptons continuer à soutenir les Opéras de l’OPM au cours des trois prochaines années, notre but étant de contribuer à l’enrichissement culturel et à l’ouverture d’esprit des Marocains », a souligné Karim Zaz, PDG de Wana, au cours de la conférence de presse.
Pour sa part, Jean-Jacques Beucler, directeur de l’Institut français de Casablanca et représentant l’ambassade de France au Maroc, a espéré que l’Opéra soit une révélation pour beaucoup. « Aujourd’hui, instrumentistes et Chœur sont Marocains, demain, les solistes et le chef le seront aussi. La relève est annoncée », a-t-il affirmé.
Corrida entre deux mondes
Carmen de Geogres Bizet est un opéra en quatre actes. La direction musicale du spectacle est assurée par Thierry Weber, directeur artistique de l’Orchestre Philharmonique du Maroc et la mise en scène est signée Olivier Desbordes, directeur de la Compagnie Opéra Eclaté de Dijon.
Pour l’histoire, Carmen représente la liberté de ton, d’action et de corps, dans une société figée, bourgeoise et moralisatrice. Elle rencontre Don José, le militaire et comme un Don Quichotte féminin, elle attaque la citadelle de l’ordre et le séduit. Le duel se joue entre une sorcière et une Espagne qui ressemble à un tribunal de l’Inquisition. Le spectateur assistera à une corrida entre ces deux mondes, Carmen en est le taureau libre face à l’homme lâche armé de l’armada de ses certitudes.
L’Economiste - Nadia Belkhayat
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