Campagne : La police marocaine pas corrompue ?

4 juin 2008 - 10h17 - Maroc - Ecrit par : L.A

Il y a quelques jours, une campagne nationale de lutte contre les bakchichs dans les routes est amorcée. Dans son collimateur, les usagers de la route en infraction au code de la circulation tentent de graisser la patte aux agents compétents pour esquiver les verbalisations consécutives. Dans la foulée de cette salubre action,en principe, il y a des choses qui s’inscrivent en porte-à-faux de la logique de rigueur tracée.

Le cas de ce citoyen tombé dans la nasse des éléments de la gendarmerie dans une région de Tiznit en illustre une, révélatrice de l’aspect trompe-l’oeil de telles actions. Transporteur clandestin (khettaf) de son métier, le corrupteur est arrêté en flagrant délit, son bolide bourré de passagers. L’agent fait montre de son attitude tolérante de coutume le plus normalement. Et comme d’habitude, le khettaf allonge le sésame pécuniaire quotidien.

Il est traduit devant le parquet pour tentative de soudoyer un fonctionnaire d’Etat. Devant le procureur, celui-ci crie à qui veut l’entendre que ce n’est pas la première fois qu’il commet le délit, encore moins à l’égard de ce même agent. De toute sa vie ainsi que tant d’autres,il subsiste de cette activité clandestine bénie par ce deal. Mal lui en a pris ! Personne ne veut l’entendre de cette oreille. Une fois la liberté retrouvée,le khettaf vaque le plus normalement du monde à son activité illégale.

On lui apprendra plus tard que c’est la « campagne » : « lhamla » ! Et qu’il fallait bien sacrifier quelques victimes pour les besoins d’un communiqué à diffuser tous azimuts et qui vantera, chiffres à l’appui,l’ampleur de l’action salutaire, en l’occurence l’intégrité de nos agents de contrôle routier incorruptibles. C’est tellement minable qu’on est porté à se demander l’objectif même de cette campagne !.

Convaincre les usagers de se départir de ce coupable comportement incivique ou simplement jeter de la poudre - de perlimpinpin- aux yeux ? Bref,haro sur l’hypocrisie. Et quand encore c’est l’Etat qui en use comme mode de gouvernance, c’est une circonstance aggravante. Quelle gravissime attitude.

Source : Libération - I.O.

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