Espagne : un Marocain en prison pour mariage avec une mineure de 15 ans
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Les abus sexuels sur les enfants sont restés pendant longtemps inavouables vu toute la honte et le secret qui entourent ce problème. Aujourd’hui, s’il l’on ose timidement dénoncer ce crime désastreux c’est grâce, entre autres, aux campagnes de sensibilisation qu’organisent les associations. La dernière en date est celle organisée par ACHOROUK, association de parents et amis de personnes en souffrance psychique qui a réuni des juristes, des psychiatres, des médecins, des parents ainsi que de nombreuses associations.
Ces spécialistes ont tenté tout au long de la journée de débattre des différents problèmes que posent les sévices sexuels : Qu’est ce que c’est que l’abus sexuel sur un enfant, que doit faire la famille quand elle confrontée au problème, à qui s’adresser pour trouver aide et conseils, comment déceler chez l’enfant des stigmates d’une agression sexuelle, à qui doit-on parler, qui alerter en cas de doute, quelle est la place d’une aide psychologique ?...
On peut aussi chercher à savoir pourquoi cet intérêt aujourd’hui.
Le Dr Hachim Tyal, président de l’association CHOROUK affirme que l’intérêt est surtout lié au fait qu’un vent de liberté souffle sur le pays d’où le fait qu’on ose parler de ce qu’il était interdit d’exprimer auparavant.
Ceci d’autant plus qu’à l’étranger des cas « explosifs » défraient la chronique et que le Maroc a ratifié en 1993 la convention des droits de l’enfant qui stipule que « les états, la collectivité et les parents doivent protèger les enfants contre les brutalités physiques ou mentales, la négligence ou l’abandon y compris contre la violence et l’exploitation sexuelle ».
Il a également précisé que l’abus sexuel est défini par de nombreux auteurs comme « la participation d’un enfant ou d’un adolescent mineur à des activités sexuelles qu’il n’est pas en mesure de comprendre, qui sont inappropriées à son âge et à son développement psycho-sexuel ».
C’est au fait une activité sexuelle qui peut être exercée soit avec violence soit sous la contrainte ou encore par le biais de la séduction. Tous les enfants sont concernés par ce problème, mais les plus exposés sont ceux des milieux défavorisés, les enfants des rues, les petites bonnes. Le Dr Guessous, radiologue qui a écrit un livre sur les petites bonnes a justement parlé du douloureux vécu des petites bonnes et du choix qu’elles n’ont pas quelquefois devant leur agression par le maître de maison chez qui elles travaillent ou un de ses fils. Il a affirmé que 50% de ces petites créatures deviennent des prostituées parce qu’elle n’ont aucune autre alternative lorsqu’elle tombent enceintes.
Répercussions psychologiques
Les répercussions psychologiques sont souvent graves et peuvent revêtir plusieurs aspects dont la perte de confiance, les désordres psychologiques, la culpabilité, le stress,… a déclaré le Dr OUARDINI, psychologue.
En effet, un enfant victime de sévices sexuels développe une mauvaise estime de lui, a du mal à établir des relations avec d’autres et a le sentiment « d’être un moins que rien ».
Certains enfants abusés sexuellement refusent d’aller à l’école, ont des problèmes de sommeil, font des cauchemars et deviennent dépressifs.
Ils sont convaincus que leur corps est sale...
Les dommages émotionnels et psychologiques à long terme peuvent être catastrophiques (suicide délinquance.......). C’est, en tout cas, un vrai drame car le devenir d’un être innocent est à tout jamais compromis. Quant à la famille, elle est toujours désarçonnée, ne sachant quoi faire.
Elle se replie sur elle même, cache ce qui s’est passée parce qu’elle a honte, parce qu’elle ne veut pas devenir la risée de tout le quartier et aussi pour protéger son enfant d’autres agressions.
Ce silence permet de perpétuer en toute impunité ce crime impardonnable. Il est temps de briser le mur du silence et de parler de ce problème.
Si un enfant se plaint d’une agression sexuelle, les parents doivent l’écouter et comprendre ce qui s’est passé.
Ils doivent alerter les autorités et les associations.
Ils doivent également conduire l’enfant chez un spécialiste pour une aide psychologique et insister sur le fait que ce qui est arrivé n’est pas sa faute.
Pour mieux protéger leurs enfants contre toute forme d’agression, contre les dangers qui les guettent, les parents doivent leur parler de la sexualité dès le plus jeune âge.
C’est le meilleur moyen de les inciter à parler naturellement s’ils leur arrivent quelques chose.
En marge de cette journée l’association CHOROUK organise du 20 mai au 20 juin une intervention dans les écoles et collèges du secteur privé et public de Casablanca dans le cadre d’une campagne de sensibilisation sur les abus sexuels sur enfants. Des ateliers seront organisés par les enseignants dans leurs classes sur la base d’outil de travail élaborés par CHOROUK.
Source : Le Matin
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