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Souad raconte le calvaire subi par sa mère dans une maison de retraite « muslim frienly » aux Pays-Bas. L’établissement a été fermé après qu’elle a déposé un signalement auprès de l’Inspection des soins de santé.
En quête d’un lieu où les infirmiers comprendraient la culture marocaine et la foi musulmane, Souad a déplacé sa mère d’une maison de retraite près de La Haye à une autre située à Amersfoort. Mais elle était à mille lieues d’imaginer que sa mère allait vivre un calvaire dans RaYan, l’une des rares maisons de retraite pour personnes âgées musulmanes. Il n’y avait pas d’activités quotidiennes, elle perdait beaucoup de poids et ne sortait presque jamais. « Si je n’étais pas venue pendant l’Aïd, cela aurait pu très mal finir », assure Souad.
Elle a trouvé sa mère alitée, en sueur, avec plus de quarante degrés de fièvre. « Elle tenait des propos incohérents, mais selon le personnel soignant, elle était seulement fatiguée. » Son taux de sucre dans le sang s’est avéré bien trop élevé et impossible à stabiliser, ce qui a nécessité une hospitalisation d’une semaine.
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« Selon le médecin, elle aurait pu mourir. […] Elle aurait pu mourir si je n’étais pas venue ce jour-là », raconte Souad. Agacée, elle a déposé un signalement auprès de l’Inspection des soins de santé. Le 28 mai dernier, celle-ci a effectué une visite inopinée. Les inspecteurs font un constat sans appel : trop peu de médicaments, des excréments partout et un personnel incompétent. Une forte odeur d’urine imprégnait tout le bâtiment et les résidents ne pouvaient pas sortir de leurs chambres. Pire, les résidents recevaient leurs médicaments en retard. 7 juin, nouvelle inspection. Les inspecteurs décident de la fermeture de l’établissement.
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« Sur la base des signalements que nous avions, nous avons pris les mesures appropriées, déclare Frank Wassenaar, porte-parole de l’Inspection des soins de santé et de la jeunesse. Rétrospectivement, on peut dire que si nous avions inspecté plus tôt, RaYan aurait été fermé plus tôt. » Après cette mésaventure, Saoud a transféré sa mère dans un établissement près de La Haye, une maison de retraite néerlandaise qui tient beaucoup compte de ses besoins. Certes, c’est un soulagement pour elle, mais elle est en colère contre la direction de RaYan. « On ne traite pas ses proches de cette manière, alors pourquoi le faire avec ceux des autres ? », s’indigne-t-elle. Son souhait, c’est que cette maison de retraite reste fermée pour toujours.
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