Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.
Ballon d’oxygène pour le plan Emergence. Le Fonds Hassan II pour le développement économique et social vient de débloquer une enveloppe de 500 millions de DH pour donner un coup de pouce à l’investissement industriel. Cette somme profitera à trois composantes du plan Emergence considérées comme étant des secteurs à fort potentiel : l’automobile, l’aéronautique et l’électronique.
En fait, cette ligne budgétaire n’est qu’une des composantes de l’offre marocaine dans ces trois secteurs. Et c’est ce qui a constitué le sujet de la table ronde organisée vendredi dernier par le ministère du Commerce, de l’Industrie et des nouvelles Technologies. Devant une assistance composée d’investisseurs opérant dans les trois secteurs concernés et de journalistes, Ahmed Chami a présenté la nouvelle offre marocaine qui se décline en trois axes. Il y a d’abord le volet formation dans les secteurs de l’aéronautique pour la fabrication d’ensembles et de sous-ensembles électroniques, et des équipements pour automobile.
Selon Chami, 100 équipementiers sont déjà présents à Casablanca et 60 autres à Tanger. Ils viennent du Japon, de France, des Etats-Unis, d’Espagne… « A l’horizon 2015, 60 à 70.000 postes seront créés dans ce secteur », a affirmé le ministre. Le deuxième volet concerne le financement. En effet, le budget débloqué par le Fonds Hassan II permettra aux investisseurs d’acquérir des bâtiments professionnels et des biens d’équipement. « Mais pour pouvoir bénéficier de cette aide, il faut que le montant de l’investissement envisagé soit supérieur à 5 millions de DH », explique Chami. La quotité de financement ne peut toutefois pas dépasser 10% du total des investissements.
La ligne budgétaire accordée par le Fonds Hassan II permettra également de financer le développement des nouvelles technologies dans le domaine de la nanotechnologie, la microélectronique et la biotechnologie dans d’autres secteurs d’activités à fort potentiel de croissance. « La production dans le secteur de l’électronique s’est élevée en 2007 à 1,3 milliard de DH, dont 1,2 milliard destiné à l’export.
Et l’investissement dans ce secteur, qui emploie 7.000 personnes, s’est établi à 70 millions de DH pour l’année 2007 », a annoncé le ministre. En raison de son fort taux de croissance (9% par an) et de ses marges bénéficiaires, l’électronique de spécialité et intégrée constitue le cheval de bataille du plan Emergence, autrement dit celle que nous retrouvons dans des secteurs de pointe comme la défense (radars), la médecine, l’automobile -dont cela représente 25% du coût-, l’aéronautique… D’où le développement de zones dédiées. Chami a cité le cluster de Mohammédia et Rabat Technopolis.
Dans le domaine de l’aéronautique, le gouvernement développe un pôle dédié sur une superficie de 200 ha autour de l’aéroport Mohammed V. Plus de 65 entreprises opèrent déjà dans ce secteur et réalisent un CA de 600 millions de DH pour 250 millions de DH d’investissements cumulés depuis 2000, employant 7.000 personnes.
La troisième composante de l’offre marocaine porte sur la mise en place de pôles industriels adaptés et offrant toutes les commodités nécessaires aux investisseurs sur le plan de la restauration, de l’habitat, de la formation…
Deux instituts spécialisés
Pour renforcer l’offre Emergence, le ministère du Commerce, de l’Industrie et des nouvelles Technologies envisage de créer deux instituts spécialisés dans les métiers de l’automobile et de l’aviation.
Le financement de ces deux établissements est déjà sécurisé, assure le ministre. L’Institut spécialisé dans les métiers de l’automobile sera créé à Tanger pour répondre aux besoins de formation de Renault-Nissan. Le ministère est actuellement en train de sélectionner un opérateur de formation pour prendre en charge ledit institut.
Pour ce qui est de l’Institut spécialisé dans les métiers de l’aviation, l’appel d’offres a été infructueux, et sera certainement reconduit sous peu. Mais l’établissement sera bientôt construit dans la région de Nouasseur, s’engage le ministre du Commerce.
Source : L’Economiste - Hassan El Arif
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