Une mutation très significative a été accomplie par ces pays touchant ainsi a plusieurs secteurs comme le traitement des conflits, la lutte contre le terrorisme et l’engagement sérieux des gouvernements pour la réforme afin de mettre en œuvre des politiques qui, à des degrés divers, contribuent à la mise en place d’une économie plus ouverte et plus dynamique. Ainsi, grâce à tous ces atouts, les pays arabes méditerranéens offrent, actuellement, un terrain d’investissement de plus en plus favorable et attractif.
C’est en gros ce qu’avait expliqué M. Eric Schettini, président de Viveris Management (des groupes Caisse d’ Epargne), lors d’une interview accordée au journal français la Tribune. Ce dernier a estimé que l’évolution de l’environnement des affaires, la libéralisation des marchés et la dynamique positive des marchés des capitaux rendent opportuns les investissements dans les pays arabes méditerranéens. Concernant les avantages offerts par ces pays, principalement les pays arabes, le responsable a affirmé que ces derniers "présentent un potentiel considérable". Il a, en outre, estimé que les IDE vont, prochainement, connaître une hausse considérable, à ce propos ; il a signalé que "les investissements privés ne représentent que 50 % des investissements domestiques il est estimé qu’ils devraient atteindre 80 % dans la décennie à venir". Ces investissements qui sont en pleine croissance, ajoute le responsable, "témoignent de l’attractivité de cette région, et de leur niveau actuel encore limité ; 62 % des investissements nationaux en Tunisie et 45 % en Algérie, laissent envisager une marge de progression importante".
Evoquant la question de l’environnement des affaires qui règne dans ces pays, M. Schettini a annoncé que "depuis les années 1980, les plans d’ajustement successifs ont conduit à une stabilisation économique quasiment irréversible" ; encore plus, c’est grâce à de nombreux accords établis entres ces pays, ainsi qu’avec les partenaires étrangers, à savoir les accords d’association avec l’Union européenne, la zone de libre-échange Euromed, les accords d’Agadir, les accords Jordanie-Etats-Unis, Maroc-Etats-Unis, la grande zone arabe de libre-échange, que ces pays ont réussi à mettre en place une économie qui "s’internationalise avec un taux d’échanges commerciaux qui dépassent 60% du PIB au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Turquie et en Jordanie" a-t-il ajouté. En outre, l’environnement des affaires s’est nettement amélioré, "les lois, et plus récemment les pratiques, convergent vers les standards internationaux (code de commerce, du travail, lois bancaires, création de zones industrielles, zones franches, assouplissement de la législation en matière de change)" a terminé le responsable.
Par ailleurs, ce développement économique ainsi que la montée en puissance de la croissance économique ont permis à ces pays d’acquérir une certaine culture "de la création de valeur et de la transparence".
Concernant le type d’entreprise le plus susceptible de faire appel à l’investissement privé, M Schettini a affirmé que ce sont les PME, qui sont désormais, les plus favorables et les plus attractives aux investissements. Le responsable a ajouté qu’après "la vague de privatisations des grands groupes, ce sont les PME qui ont besoin de sources de financement ". A ce propos, le responsable a évoqué les statistiques fournies au cours d’une enquête du Femise (Forum euro-méditerranéen des instituts économiques), qui signale que "près de 67 % des chefs de petites entreprises égyptiennes et 79 % des chefs d’entreprise turcs font appel à leur épargne personnelle".
Dans ce contexte, le responsable a évoqué le rôle que joue l’investissement AlterMed, ainsi que le fond capital émis par Viveris Management en vue d’accompagner ces investissement. Ce fond, selon le responsable "est doté d’un montant de 100 millions d’euros et s’orientera principalement vers les PME de cette région. L’organisation opérationnelle, qui comprend la mise en place de partenariats ou de structures locales, est déjà établie".
Enfin, concernant les secteurs porteurs, le responsable a indiqué que les services sont considérés comme les secteurs les plus porteurs. Cependant, ces dernier, a ajouté le responsable, "sont souvent sous-estimés". Pourtant, a continué M. Schettini, "ils représentent plus de la moitié des recettes d’exportations en Egypte et un quart d’entre elles en Turquie, au Maroc, en Tunisie et en Jordanie".
Le Maghreb - Idir Ait Meziane