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À l’occasion du cinquantenaire du hip-hop célébré le 11 août aux États-Unis, le rappeur Benny B, pionnier en Belgique de ce genre musical né en 1973 dans le Bronx de New York, analyse son évolution et ses influences sur la musique urbaine dans le monde.
« Je me souviendrai toujours de mes premières interviews où les journalistes pensaient que c’était un phénomène de mode et je leur répondais que c’était plutôt le début d’un nouveau style musical qui allait tout fracasser comme le rock à l’époque. Et mes prédictions étaient bonnes vu qu’on fête les 50 ans aujourd’hui (vendredi) aux USA », confie Benny B à La Libre. En Europe, le hip-hop fête ses 40 ans. De son vrai nom Abdel Hamid Gharbaoui, le rappeur d’origine marocaine estime que le hip-hop a été « pour toute une génération le déclic » qui a conduit au rap qui n’en est qu’un dérivé.
« La culture hip-hop rassemblait cinq disciplines à la base : le breakdance, le graffiti, le deejaying, le beatbox et le rap. Aujourd’hui, elles se sont séparées et isolées. Chacune fait ses battles de son côté. Il n’y a plus vraiment une notion de hip-hop de nos jours, plutôt de disciplines à part. La jeunesse d’aujourd’hui, ce sont plus des rappeurs que des enfants du hip-hop », nuance-t-il, affirmant être, dans l’histoire du hip-hop francophone, « le premier millionnaire du rap français ». « C’est un truc de dingue ! Comme j’étais le premier à passer sur les grandes ondes et à être commercialisé en France, j’étais forcément le premier à avoir touché des millions dans le milieu », assure Benny B.
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Le rappeur belge n’est pas pour autant riche. « Je n’ai plus rien aujourd’hui ! (sourire) Je les ai bien dépensés. Aucun regret, je suis riche d’expérience, de maturité et de travail aujourd’hui. Je n’arrête pas de bosser comme un malade et rien ne me manque. Depuis 2018 avec les tournées Stars 80 et Born in 90’s et en solo maintenant, je tourne partout et tout le temps. Mes idoles du hip-hop des années 80 ont forgé le Benny B, le rappeur que je suis devenu. Mon rap est différent de celui qui est arrivé dans les années 90 », précise-t-il.
De dansant au départ, le hip-hop a connu plusieurs évolutions, note Benny B. « Moi, je viens du hip-hop dansant. À la base, c’était quoi ? Un DJ qui avait deux platines et pouvait jouer un sample d’une platine à l’autre. Et cette musique servait à faire danser les breakers. Ensuite, le rap plus engagé avec des groupes comme Public Enemy est arrivé. Aujourd’hui, on est dans un mélange entre rap engagé et des artistes comme Gims ou Soprano qui sont plus dans la pop et le rap dansant/chantant », a détaillé le rappeur.
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